Retraites: comment le directeur d'une raffinerie Total incite ses salariés à ne pas faire grève

Dans les raffineries de pétrole, où la CGT est en position de force, la grève du 7 mars devrait être très suivie et surtout reconductible. De quoi faire planer le risque d'une pénurie de carburant avec des raffineries à l'arrêt et l'impossibilité de faire sortir les camions-citernes comme en octobre dernier.
Au sein de ces raffineries, la direction tente de limiter la casse. BFMTV s'est ainsi procuré une vidéo interne où on peut entendre le patron de la raffinerie de Normandie tenter de dissuader ses salariés de faire grève la semaine prochaine.
"Notre plateforme ne doit pas subir les conséquences disproportionnées en réponse à un débat politique national", explique David Marion. "Une bonne disponibilité de nos installations est nécessaire pour justifier les investissements futurs dont la plateforme a besoin, telle que la transition énergétique. Nous avons tous un rôle à jouer", prévient le dirigeant.
"Révélateur d'un sentiment de peur"
"C'est pour cela qu'aujourd'hui, j'appelle à votre responsabilité afin de préserver notre outil industriel qui génère beaucoup d'emplois et de fierté. Je compte sur vous" poursuit-il.
Une initiative (et une forme de pression) qui n'est pas du tout du goût des syndicats. Interrogé par BFMTV, Alexis Antonioli, Délégué CGT Total Normandie estime que "la direction de Total va user "de tous les moyens" pour limiter les conséquences de la grève.
"Pour nous, c'est révélateur d'un sentiment de peur. Pour nous c'est une attaque qui fait partie de la batterie répressive des employeurs et du gouvernement", ajoute le délégué.
Et selon les informations de BFMTV, cette stratégie du message vidéo adressé aux salariés est dupliquée dans d'autres raffineries, à l'image de celle de Feyzin. Mais depuis sa publication, la vidéo aurait été effacée des réseaux, le patron du site préférant aller directement à la rencontre des salariés pour les inciter à renoncer à faire grève.