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Renouvelables: la Commission de régulation de l'énergie constate un retard sur les appels d'offres

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Dans un rapport publié mardi, la CRE indique que les lauréats désignés dans le cadre des appels d'offres de l'actuelle programmation pluriannuelle de l'énergie couvrent à peine un tiers des volumes de capacitées déployées prévus pour fin 2026.

La France va devoir accélérer dans le déploiement de ses capacités d'énergies renouvelables. En tout cas si elle veut atteindre les objectifs fixés dans le cadre de l'actuelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE2) qui court de 2021 à 2026. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a rendu mardi un rapport dans lequel elle indique qu'entre le deuxième semestre 2021 et la fin de l'année 2023, elle a instruit l'équivalent de 14 GW de puissance dans le cadre des appels d'offres. Cela représente donc la moitié des 28 GW de capacités qui doivent être déployées à fin 2026.

Mais en réalité, les lauréats officiellement désignés dans le cadre de projets d'éoliens terrestres et de panneaux photovoltaïques ne représentent que 10 GW, soit à peine plus d'un tiers de l'objectif final à mi-parcours de la PPE2. Les parcs éoliens terrestres représentent 40% de la capacité cumulée des dossiers retenus tandis que les parcs photovoltaïques comptent pour 60%. La CRE précise que "10% de la puissance cumulée des dossiers retenus a fait l’objet de demandes d’annulation, accordées par le ministère".

Hausse du prix des installations lauréates entre 2021 et 2023

A la lumière de ces données, il apparaît donc que la France accuse d'un retard dans l'allocation des 28 GW. Cependant, la CRE relève "une tendance à la hausse des taux de souscription en 2023" qui pourrait être de bon augure si cette tendance persiste dans les deux années à venir.

L'un des facteurs qui pourraient expliquer ce retard est la hausse du prix des installations lauréates entre 2021 et 2023 "liée à un contexte économique défavorable". Si les projets photovoltaïques sur bâtiment ont vu leur coût du MWh progresser de 23% sur la période (plus de 87 euros le MWh fin 2023), ce dernier à augmenter de 35% pour les projets éoliens terrestres (plus de 102 euros le MWh) et même de 39% pour les projets photovoltaïques au sol (près de 82 euros le MWh fin 2023). Mais sur ce front aussi, l'horizon semble légèrement s'éclaircir à la lumière des derniers mois selon la CRE :

"En 2023, les prix des installations se sont stabilisés, sans pour autant amorcer une baisse alors que le coût des matières premières et du transport a diminué."
Timothée Talbi