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Energie

Pétrole: l'Opep en passe de réduire son offre de plus d'un million de barils par jour

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Selon l'agence Reuters, les pays de l'Opep ont conclu un accord pour réduire leur production. Objectif: enrayer la récente chute des prix du pétrole.

Les membres de l'Opep et plusieurs autres pays producteurs de pétrole regroupés sous l'appellation Opep+ ont conclu un accord préliminaire pour réduire leur offre de pétrole de plus d'un million de barils par jour supplémentaires, selon une source citée par Reuters, avant une série de réunions de l'organisation ce jeudi.

Les négociations ont été intenses ces derniers jours alors que l'Arabie saoudite, qui fait le gros des coupes, tentait de convaincre les pays africains de partager le fardeau.

Différend avec les pays africains

"Le différend persiste", a indiqué à l'AFP l'un des protagonistes sous couvert d'anonymat. Si aucun compromis n'est trouvé dans les heures à venir, cette question spécifique pourrait être reportée à 2024, a-t-il ajouté.

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Parmi les réfractaires, l'Angola et le Nigeria "veulent augmenter leurs quotas de production" afin d'accroître leur manne pétrolière, source de précieuses devises étrangères, a souligné une autre source. Tout en relativisant l'impact de cette mésentente sur l'alliance, soudée autour des deux piliers que sont Ryad et Moscou.

Ces deux pays n'ont pas digéré les conclusions de la dernière réunion, en juin, qui actaient une réduction de leurs objectifs de production. À l’inverse, les Émirats arabes unis ont été autorisés à ouvrir davantage le robinet de brut au vu de leur importante capacité de réserve.

Depuis fin 2022, l'Opep+ garde sous terre environ 5 millions de barils par jour, jouant sur la raréfaction de l'offre pour tenter de faire remonter des prix minés par l'incertitude économique sur fond de taux d'intérêt élevés.

Peu d'effets

L'alliance avait dans un premier temps sabré quelque 2 millions de barils, à l'occasion des retrouvailles des 23 membres à Vienne, après une longue série de rencontres virtuelles pour cause de pandémie.

Puis, en mai dernier, neuf membres, dont les Saoudiens et Russes, avaient annoncé des coupes volontaires surprise pour un total de 1,6 million de barils quotidiens.

Et "gâterie saoudienne", selon l'expression du ministre de l'Energie du royaume, le prince Abdelaziz ben Salmane, Ryad a fermé un mois plus tard ses robinets à hauteur d'un million de barils supplémentaires, décision prolongée de mois en mois jusqu'à fin 2023 et suivie dans une moindre mesure par la Russie.

Malgré ces annonces, les cours des deux références du brut sont à peine plus élevés qu'en juin (+5% environ), même s'ils restent au-dessus de la moyenne des cinq dernières années.

Les prix évoluent désormais autour de la barre symbolique des 80 dollars le baril (84,02 dollars le baril de Brent et 78,66 dollars le baril de WTI jeudi vers 10H30 GMT), après une éphémère envolée du Brent à près de 100 dollars fin septembre.

OC avec Reuters et AFP