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Pellets, fioul: pourquoi vous devriez faire le plein maintenant, en plein mois d’août

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Depuis plusieurs mois, les prix des pellets de bois comme ceux du fioul sont à la baisse. De quoi alléger la facture de certains foyers pour cet hiver, en faisant le plein ces prochaines semaines.

Alors que la canicule a conduit à placer de nombreux départements en vigilance orange la semaine dernière, les granulés de bois ou en fioul pour se chauffer sont certainement bien loin de nos pensées. Et pourtant. Après une augmentation constante du prix des pellets en France ces dernières années, la courbe du prix des pellets semble s'inverser. Anticiper l'arrivée de l'hiver et faire le plein en plein août peut permettre aux Français de faire des économies.

"Quatre euros pour 15 kilos de pellets"

Interrogé par nos confrères de la Voix du Nord, le directeur de l'entreprise De Sloovere, Julien De Sloovere, souligne qu'il est désormais possible de trouver en grande distribution des sacs de pellets de 15 kilos pour une somme avoisinant les quatre euros.

A titre de comparaison, en 2022, année synonyme de forte hausse des prix pour les granulés, il fallait débourser presque 15 euros pour 15 kilos de pellets, indique Heero, entreprise spécialisée dans la rénovation énergétique.

De ce fait, toujours selon le quotidien régional, la plupart des professionnels du marché incitent les consommateurs à faire leurs stocks de granulés en bois avant la fin de l'été. Cette stratégie permet ainsi aux entreprises du secteur de maintenir une activité logiquement en baisse lors des beaux jours.

Bien qu'il soit tout de même préférable de préparer l'hiver à partir de l'été, les prix des pellets ne devraient pas significativement augmenter ces prochains mois, rassure Julien De Sloovere. Cette tendance était déjà confirmée par l'association Propellet qui indiquait au cours du premier trimestre une stabilité des prix pour l'année 2024.

Ainsi, les granulés demeurent l'énergie la moins chère parmi les cinq principales, indique l'indice des prix publié par le Service statistiques du ministère en charge de la transition écologique (SOeS).

Si les prix ne reviendront pas à ceux d'avant-crise, cette baisse des prix s'explique par un hiver 2023-2024 relativement doux dans l'Hexagone qui a contribué à faire chuter la demande. Une partie des stocks des professionnels a donc augmenté. De surcroît, plusieurs entreprises ont développé une stratégie de déstockage avantageuse pour les consommateurs, explique le site spécialisé BoisRéduc.

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Les prix du fioul au plus bas

Une tendance similaire à la modération des prix s'observent pour les consommateurs de fioul. D'après les données du site spécialiste fioulmarket.fr , depuis le mois de juin, la tendance est à la baisse. En effet, au 1er juillet 2024, le prix moyen s'élevait à 1.218 euros pour mille litres de fioul, alors qu'au 1er août, le site spécialisé relevait un prix autour de 1.172 euros les mille litres, soit une baisse de 46 euros.

Cette chute des prix est le reflet d'une dynamique générale qui se confirme depuis plusieurs mois déjà. Depuis le mois de févirer 2024, le prix moyen du fioul a baissé de presque 110 euros pour mille litres.

Un prix du baril modéré

Si les foyers français faisant usage de l'une des deux énergies ont l'opportunité d'adoucir la facture pour cet hiver, c'est en raison de plusieurs paramètres. En ce qui concerne le fioul, celle-ci s'explique par une baisse de la demande liée à la période estivale mais aussi par une "accalmie" de la demande des produits pétroliers qui s'opère depuis plusieurs années.

Selon les chiffres de l'Ufip Énergie et Mobilités, relayés par l'AFP en mars 2024, en 2023, la consommation de produits pétroliers a atteint les 65 millions de tonnes contre 67 millions en 2021. Par rapport à l'année 2019, la baisse de la consommation de ces produits est de 10,6%, indique la même source.

Néanmoins, contacté par la rédaction de BFM Business, le spécialiste de l'énergie et professeur à Science Po Paris Thierry Bros tempère. “En France, on ne peut pas réellement dire que la demande baisse significativement, elle n’est juste pas aussi élevée que prévue, explique ce dernier. Il s’agit plutôt d’un ralentissement de la courbe mais pas d’une chute réelle”. Qui ajoute: "A un moment donné, le marché finira par se réveiller, selon les événements qui se dérouleront au Moyen-Orient”.

Sacha Carion