Nucléaire: EDF va recruter plus de 3000 personnes cette année

Au lendemain de l'annonce de la construction d'au moins six réacteurs EPR en France, l'énergéticien accélère sur le recrutement pour relancer une filière en difficulté.

Pour EDF, le plus dur commence. Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron, qui a donné son feu vert pour la construction d'au moins 6 réacteurs nucléaire EPR, le groupe public va désormais recruter massivement.

Cette année, l'énergéticien va ainsi embaucher plus de 3000 personnes, selon Reuters, confirmant une information de FranceInfo. 3300 postes exactement dont 1600 ingénieurs alors que la filière du nucléaire accusait ces dernières années un retard important en matière de compétences.

"Maintenant que nous avons ouvert une perspective et garanti pour les 50 prochaines années un vrai plan de charge pour EDF, je suis certain qu'EDF va retrouver des compétences, du savoir-faire, que les difficultés qu'on a connues vont disparaître", a déclaré vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur la chaîne CNews.

Plan "Excell" pour relancer la filière

Les déboires de l'EPR de Flamanville ont mis en lumière les retards en compétences de la filière, autrefois un des meilleurs savoir-faire français. "Il a pu y avoir par le passé, après Fukushima, des baisses d'envie pour le nucléaire. Aujourd'hui, les métiers industriels font sens pour les étudiants sortis d'école", témoigne à FranceInfo Patrice Risch, directeur de l'emploi d'EDF.

Fin 2019, le groupe avait présenté son plan "Excell" destiné à effacer ces pertes de compétences. Une démarche indispensable pour mener à bien la construction des futurs EPR. D'autant que les réacteurs les plus récents de la précédente génération affichent des problèmes de corrosion, obligeant à multiplier les arrêts pour effectuer les réparations.

Ce vendredi, EDF a publié ses prévisions de production pour 2023: 300-330 TWh (térawatts/heure) contre 340-370 TWh précédemment avec, à ce stade, 43 arrêts de réacteurs prévus pour maintenance. Le titre de l'électricien a de nouveau chuté en bourse après cette annonce.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business