Les déboires du parc nucléaire français font encore grimper les prix de l'électricité en Europe

Les prix de l'énergie sont en forte hausse (photo d'illustration). - SEBASTIEN BOZON / AFP
Au cœur de l'hiver, le marché de l'électricité européen reste sous tension. Ce mardi, l'annonce par EDF de l'arrêt de trois réacteurs nucléaires pour des contrôles ont fait bondir les prix du marché à long terme. Les projections pour l'année prochaine annonce un prix de 162 euros le mégawattheure (+7%) pour l'électricité française et 147 euros (+4,7%) pour l'électricité allemande, affirme Bloomberg.
"Il n'y a pas de risque de black-out en France parce que nous avons mis en place un certain nombre de mécanismes pour éviter cela", a néanmoins assuré mardi la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur France Info.
EDF a annoncé mardi l'arrêt prochain de trois réacteurs nucléaires supplémentaires pour des "contrôles" à la suite des problèmes de corrosion sur des systèmes de sécurité rencontrés sur d'autres unités. Les réacteurs de Chinon 3, Cattenom 3 et Bugey 4 seront arrêtés au cours des prochains mois, selon des données publiées sur le site d'EDF.
Plus faible production depuis 30 ans
Ces contrôles font suite à une revue documentaire sur l'ensemble du parc nucléaire français à la recherche de problèmes de corrosion déjà confirmés sur au moins quatre réacteurs, actuellement à l'arrêt. Trois autres réacteurs vont également faire l'objet de contrôles mais pendant des arrêts qui étaient déjà programmés. L'arrêt de Flamanville 2 va toutefois être prolongé de 5 semaines.
Enfin, EDF a prolongé de cinq mois l'arrêt de deux réacteurs où les problèmes de corrosion avaient déjà été détectés (Penly 1) ou soupçonnés (Chooz 1). Le premier ne fonctionnera pas jusqu'au 31 octobre 2022 et le second jusqu'au 31 décembre.
Autant de manœuvres qui vont drastiquement abaisser la production d'électricité pour cette année. Mi-janvier, EDF visait encore une production de 330 à 360 térawattheures (TWh) pour 2022. Elle a finalement été ramenée à 295-315 TWh. Il faut remonter à 30 ans pour retrouver un niveau de production inférieur à 300 TWh.
Ce jeudi, Emmanuel Macron annoncera le nombre de réacteurs EPR qui seront mis en chantier pour répondre aux besoins de la transition énergétique.