Le président de Saudi Aramco estime que les mesures européennes face à la crise énergétique sont vaines

"Pas utiles". C'est ainsi qu'Amin Nasser, PDG du plus grand exportateur de pétrole au monde Saudi Aramco, a qualifié les récentes mesures des gouvernements européens pour affronter la crise énergétique. "Geler ou plafonner les factures d'énergie peut aider les consommateurs à court terme, mais cela ne s'attaque pas aux véritables causes et ce n'est pas la solution à long terme, a-t-il déclaré lors d'un forum en Suisse. Et taxer les entreprises alors que vous voulez qu'elles augmentent leur production n'est clairement pas utile".
Cette déclaration survient une semaine après que l'Union européenne ait annoncé sa volonté de lever 140 milliards d'euros à travers une taxation des "bénéfices anormalement élevés" des acteurs du secteur de l'énergie afin d'aider les ménages et entreprises dont les factures explosent.
Les énergies fossiles trop vite négligées?
"Le conflit en Ukraine a certainement intensifié les effets de la crise énergétique, mais il n'en est pas la cause première, estime Amin Nasser. Malheureusement, même si le conflit cessait aujourd'hui comme nous le souhaitons tous, la crise ne prendrait pas fin." Pour le multi-millionnaire saoudien, la cause profonde de la crise provient du manque d'investissement dans les combustibles fossiles à une époque où les sources d'énergie alternatives n'étaient pas encore facilement disponibles.
Saudi Aramco a justement réalisé l'un des plus gros bénéfices trimestriels de l'histoire des entreprises entre les mois de mars et de juin avec un total de 48 milliards de dollars générés. L'entreprise a aussi récemment investi afin de progressivement augmenter la capacité de production de l'Arabie Saoudite à 13 millions de barils quotidiens dans les cinq prochaines années. L'objectif est ainsi d'anticiper le redémarrage de l'économie mondiale et de pouvoir répondre au fort regain de la demande d'or noir qui l'accompagnera.