Le patron de TotalEnergies dénonce le "côté Tartuffe" des actionnaires opposés à la stratégie climat

La dernière assemblée générale de TotalEnergies a été marquée par l'opposition de certains actionnaires à la stratégie climatique du groupe.

Un "côté Tartuffe". Le patron de TotalEnergies est revenu sur les perturbations qui ont émaillé la semaine passée la dernière assemblée générale du groupe. Certains actionnaires institutionnels du groupe se sont opposés à la stratégie climatique de l'entreprise, estimant que les objectifs en matière de transition vers la neutralité carbone n'étaient pas assez ambitieux.

"Je veux leur passer un message: les mêmes institutions, est-ce qu'elles vendent leurs actions TotalEnergies? Non, et ils ont même augmenté l'an dernier (leur participation au capital, NDLR). Je veux bien recevoir des leçons, à condition que tout le monde soit cohérent", a rétorqué ce mardi matin Patrick Pouyanné sur le plateau de BFM Business.

Le dirigeant a par ailleurs déclaré "regretter" les "échauffourées entre actionnaires et ONG" devant la salle Pleyel où se tenait l'assemblée générale du groupe.

Adoption à 89%

Les assurances du Crédit Mutuel, Edmond de Rothschild Asset Management, La Financière de l'Échiquier ou encore le fonds néerlandais MN ont voté contre la stratégie climatique du géant du gaz et du pétrole, mais cette dernière a été largement adoptée, à près de 89%, par les actionnaires du groupe. Un vote néanmoins en recul: en 2021, la même résolution avait été validée à 92%.

"Je veux bien qu'on donne beaucoup de bruit à quelques institutionnels français qui ne sont pas contents mais qui gardent leurs actions voire qui les augmentent. Il y a un côté Tartuffe dans cette affaire si je puis me permettre de le dire", a affirmé Patrick Pouyanné, qui a estimé qu'ils faisaient "du marketing sur le dos" de TotalEnergies.

"On leur donne beaucoup de poids mais ce que j'observe c'est qu'à la fin 89% des actionnaires ont soutenu notre plan", a avancé le dirigeant. Patrick Pouyanné assure néanmoins écouter "toutes les critiques".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV