BFM Business
Energie

Guerre en Ukraine: Engie se dit prêt à se passer du gaz russe

placeholder video
Alors que le mandat de Jean-Pierre Clamadieu s'apprête à être renouvelé aujourd'hui en assemblée générale, le patron de l'énergéticien français donne ce matin une longue interview au Figaro. Il revient sur les défis à venir du groupe notamment la question du gaz russe.

C'est LE dossier qui va occuper le début de son second mandat qui débute en pleine crise énergétique. Et Jean-Pierre Clamadieu le dit très clairement dans cette interview: "Engie peut se passer du gaz russe". Il affirme que le gaz russe représente 20% de l'approvisionnement du groupe français.

Et selon lui, l'Europe dans son ensemble, serait capable de remplacer la moitié de ce gaz, l'autre moitié serait amortie par des arrêts et des réductions de consommation dans le secteur industiel.

En attendant, Jean-Pierre Clamadieu aborde également la question du paiement en rouble. Une problématique à court terme, puisque Vladimir Poutine demande désormais aux énergéticiens de payer Gazprom en roubles.

"Rien ne nous oblige à payer en roubles"

Jean-Pierre Clamadieu tient la aussi une position assez ferme: "Rien ne nous oblige à payer en roubles, dit-il. Nous n'avons aucune raison de prendre sur nous le risque de change ou de rompre l'équilibre du contrat".

Il précise tout de même que c'est un sujet qui n'est pas réglé à ce jour. La question se pose encore pour le prochain paiement qui va arriver au mois de mai

Jean-Pierre Clamadieu annonce également qu'Engie s'intéresse aux activités renouvelables d'EDF. Le groupe n'exclut pas de faire des acquisitions, il dispose d'un trésor de guerre de 10 milliards d'euros, il a donc la capacité de s'endetter.

Et dans ce contexte, il suit de près la situation d'EDF. Selon Jean-Pierre Clamadieu, l'Etat va fixer dans les prochaines semaines un cadre qui permettra à EDF de se consacrer "à la priorité essentielle que constitue le nucléaire".

"Nous verrons alors si cela se traduit ou non par des opportunités. Nous sommes dans une situation où nous pouvons saisir les opportunités si elles se présentent." estime le patron d'Engie.

Une stratégie en ligne avec les ambitions du groupe qui souhaite investir 15 à 16 milliards dans le domaine du renouvelable d'ici l'an prochain.

Raphaël Couderc