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Gaz: malgré un courrier de l'Etat, l'association de consommateurs CLCV conseille de garder le tarif réglementé

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Une lettre sera bientôt envoyée par l'Etat aux ménages encore abonnés au tarif régleménté du gaz, qui va être supprimé le 1er juillet 2023, pour les inviter à s'en désinscrire. Mais l'association de consommateurs CLCV recommande de ne pas l'abandonner.

Faut-il quitter le tarif réglementé du gaz? Pour l'association de consommateurs Consommation Logement Cadre de vie (CLCV), c'est non. Alors qu'un courrier doit être envoyé à partir du 15 mai par l'État aux ménages toujours clients de cette offre pour leur suggérer de se désinscrire, l'association recommande "de ne pas tenir compte de ce courrier et de rester au tarif réglementé du gaz", estimant que "cette communication est très malvenue dans un contexte où les marchés de l’énergie sont pour le moins chahutés".

"Dans le chaos actuel de l’énergie, ce contrat est le seul qui est assurément lié au bouclier tarifaire et offre donc une compétitivité et une sécurité inégalable pour les mois à venir", assure CLCV dans un communiqué.

Conformément à la loi Pacte adoptée en avril 2019, le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz doit disparaître le 1er juillet 2023: à cette date, tous ceux qui y sont encore abonnés devront avoir choisi une nouvelle offre dite "de marché", à prix fixés librement sans intervention des pouvoirs publics. Selon les chiffres de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), environ un quart du parc des particuliers abonnés au gaz était encore concerné par les tarifs réglementés au 31 décembre dernier, soit 2,85 millions de foyers.

Un courrier "parfaitement malvenu"

Pour informer les Français de ce changement et de la disponibilité d'offres de marché, la loi prévoit que l'État envoie cinq courriers aux clients du TRV, dont deux ont déjà été envoyés en 2020 et 2021. Le troisième courrier doit être adressé entre le 15 mai et le 15 juin prochains. Mais, selon CLCV, même s'il est "issu d'une contrainte législative", ce courrier est "parfaitement malvenu et contreproductif" dans le contexte actuel, pointant du doigt une "instabilité contractuelle très problématique sur les offres de marché".

Face à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement avait décidé en septembre 2021 de geler le tarif réglementé du gaz, pour quelques mois puis jusqu'à la fin de l'année 2022. Les opérateurs alternatifs qui ont aussi gelé leurs tarifs, notamment dans le cas des offres indexées sur le tarif réglementé, peuvent bénéficier d'un dispositif de dédommagement financier. Mais "certains opérateurs ont choisi de ne pas appliquer [ce dispositif] et ont donc laissé croître leurs tarifs", regrette l'association de consommateurs.

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV