Gaz: l'Etat allemand va prendre 30% du capital de l'énergéticien Uniper

L'Etat allemand va prendre, dans le cadre d'un vaste plan de sauvetage, 30% du capital du géant de l'énergie Uniper, menacé de faillite par les baisses de livraison de gaz russe, a annoncé le groupe vendredi.
Ce plan "comprend une augmentation de capital d'environ 267 millions d'euros pour un prix d'émission de 1,70 euro par action", qui conduira à "une participation publique d'environ 30%", un prêt public de "jusqu'à 7,7 milliards d'euros" en obligations convertibles et une extension à "9 milliards d'euros" de la ligne de crédit du groupe auprès de la banque publique KfW, a-t-il précisé.
"Uniper est une entreprise d'une importance capitale pour le développement économique de notre pays et pour l'approvisionnement en énergie des citoyens", a justifié le chancelier Olaf Scholz en présentant dans la foulée ces mesures d'urgence.
Des centaines de services publics dépendants d'Uniper
Etranglé par les prix du gaz, Uniper demandait l'aide de l'Etat allemand depuis plusieurs semaines.
Des centaines de services publics municipaux et fournisseurs d'énergie allemands dépendent des livraisons de ce groupe, qui les approvisionne en gaz.
Le chancelier Olaf Scholz s'était personnellement engagé à éviter une faillite d'Uniper qui menacerait, par effet domino, de disloquer le marché énergétique et d'entraîner des pénuries d'énergie pour des milliers de clients.
Selon Uniper, l'Etat a également promis, durant les négociations, qu'il introduirait "un mécanisme permettant (...) de répercuter les prix" sur les clients dès "le 1er octobre 2022".
Uniper perd des dizaines de millions d'euros chaque jour
Cette mesure, réclamée par le géant de l'énergie depuis plusieurs semaines, pourrait faire exploser la facture de gaz des consommateurs allemands.
Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne, est frappé de plein fouet par la réduction de 60% depuis mi-juin des livraisons de gaz russe par Gazprom vers le pays.
L'entreprise était le principal client du groupe russe en Allemagne. Elle doit désormais, pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché au comptant où les prix ont explosé.
Résultat: Uniper, qui emploie près de 12.000 salariés dans le monde, perd des "dizaines de millions d'euros" chaque jour, selon son patron.
Pour faire face, l'entreprise a même commencé la semaine dernière à puiser dans ses stocks de gaz, initialement prévus pour l'hiver.