Gaz en Europe: Siemens remet en cause l'arrêt du gazoduc Nord Stream par Gazprom

Nord Stream - John MACDOUGALL
Le fabricant de turbines Siemens Energy a déclaré vendredi qu'une fuite d'huile ne justifiait pas, d'un point de vue technique, l'arrêt du gazoduc Nord Stream 1, laissant planer le doute sur les motivations réelles de Gazprom et de la Russie. Le géant russe avait en effet annoncé un peu plus tôt, vendredi, le maintien à l'arrêt du gazoduc, vital pour les livraisons en Europe, jusqu'à la réparation d'une turbine. Il devait initialement reprendre du service samedi après une opération de maintenance.
Dans un communiqué, Gazprom avait indiqué avoir découvert des "fuites d'huile" dans la turbine lors de cette opération de maintenance. "Jusqu'à la réparation (...) le transport du gaz via Nord Stream est complètement suspendu", avait précisé le groupe.
L'approvisionnement via l'Ukraine légèrement renforcé
Mais les raisons évoquées ne justifient pas techniquement l'arrêt du gazoduc, selon Siemens Energy. "En tant que fabricant de turbines, nous pouvons affirmer qu'une telle constatation ne constitue pas une raison technique pour arrêter les opérations", a déclaré le fabricant dans un communiqué. L'entreprise a précisé que, par le passé, l'apparition "de ce type de fuite (n'avait) pas entraîné l'arrêt des opérations".
Après l'annonce de l'arrêt de Nord Stream, Gazprom a indiqué qu'il allait légèrement augmenter l'approvisionnement en gaz de l'Europe via l'Ukraine. Au total, 42,7 millions de mètres cubes de gaz devraient être livrés à l'Europe samedi via l'Ukraine, a rapporté Reuters. Le débit au point d'entrée de Soudja, à la frontière entre la Russie et l'Ukraine, était légèrement supérieur à son niveau de vendredi (à 41,3 millions de mètres cubes) mais pas suffisant pour compenser les volumes attendus via Nord Stream 1.