Essence: l'Autorité de la concurrence se penche sur le cas corse

La spécificité corse en matière de distribution de carburants revient au menu de l'Autorité de la concurrence. Cette dernière annonce ce mercredi s’être "saisie d’office de pratiques présumées dans le secteur de l’approvisionnement, du stockage et de la distribution des carburants en Corse".
La décision de saisine d’office fait suite à une enquête diligentée par les services d’instruction dans le même secteur depuis quelques mois, explique l'Autorité qui refuse pour le moment d'en dire vraiment plus.
"L'Autorité de la concurrence ne fera aucun autre commentaire, ni sur les pratiques suspectées, ni sur l'identité des entreprises ou associations d’entreprises potentiellement concernées", peut-on lire dans un communiqué.
Reste qu'une saisine d'office est mise en place "lorsque des acteurs économiques enfreignent le droit de la concurrence, notamment en présence d’ententes ou d’abus de position dominante". Elle peut donc déboucher sur une notification de griefs qui ouvre une procédure contradictoire.
Situation de quasi-monopole
"Cette décision de saisine d’office ne préjuge en rien de la culpabilité de quelque entreprise ou association d’entreprises que ce soit", insiste néanmoins l'Autorité.
Si les Sages de la rue de l'Echelle n'entrent pas dans les détails, la spécificité bien unique de la distribution des carburants en Corse est bien connue.
Les dépôts de stockage sur l'île appartiennent au même acteur, DPLC (les Dépôts Pétroliers de la Corse), contrôlé à 75% par la société Rubis depuis 2017. Qui elle même est largement leader de la distribution de l'essence en Corse avec 64 des 129 stations services de l'île.
Une situation de quasi-monopole qui expliquerait en partie pourquoi l'essence est plus chère en Corse que sur le continent. Et un paradoxe puisque l'île bénéficie d'une TVA réduite sur le carburant (13% au lieu de 20).
De quoi provoquer la colère des habitants, qui ont créé un collectif, et une enquête de l'inspection générale des finances qui est peut-être à la source de l'auto-saisine de l'Autorité de la concurrence.