EDF commence à se désendetter après des résultats 2023 "exceptionnels"

EDF a annoncé vendredi avoir renoué avec de solides bénéfices en 2023, grâce à la hausse des prix de vente de l'électricité et au redressement de la production des centrales nucléaires françaises, et a réduit sa dette de plus de 10 milliards d'euros. L'électricien public a cependant dû enregistrer une dépréciation pour le projet de centrale nucléaire britannique d'Hinkley Point C et pour écart d'acquisition ("goodwill") d'EDF Energy, à hauteur de 7,9 milliards d'euros, après l'annonce en janvier d'un nouveau retard et surcoût.
Alors que des sources ont déclaré que la France souhaitait une nouvelle contribution financière du gouvernement britannique aux projets de centrales nucléaires d'EDF en Grande-Bretagne, le PDG Luc Rémont a indiqué que le groupe discutait avec Londres du financement à long terme d'Hinkley Point C et de Sizewell C, projet pour lequel il n'a pas encore pris de décision d'investissement.
"Je tiens à préciser que le projet Hinkley Point C est toujours un projet rentable pour le groupe EDF", a-t-il cependant déclaré à des journalistes lors d'une conférence téléphonique.
Les objectifs de production nucléaire annuelle confirmés jusqu'en 2026
Evoquant des "résultats exceptionnels", EDF a enregistré au titre de 2023 un résultat net part du groupe de 10,0 milliards d'euros (contre une perte de 17,9 milliards en 2022), un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 39,9 milliards (contre -5 milliards) et un chiffre d'affaires de 140 milliards (-2,1%). Son endettement financier net s'est établi à 54,4 milliards d'euros à fin 2023, contre 64,5 milliards à fin 2022. Son cash-flow a atteint 9,3 milliards l'an dernier (contre -24,6 milliards), ce qui lui a permis de financer des investissements nets d'environ 19 milliards. Le groupe, dont l'Etat français est redevenu l'unique actionnaire en juin dernier, a précisé qu'il visait pour 2026 un endettement financier net sur Ebitda inférieur ou égal à 2,5 fois (contre 1,36 à fin 2023) et une dette économique ajustée sur Ebitda ajustée inférieure ou égale à 4 (contre 2,26).
EDF a également confirmé ses objectifs de production nucléaire en France comprise entre 315 à 345 térawatts-heure (TWh) en 2024, et entre 335 et 365 TWh en 2025 et en 2026. Alors que, selon des sources, le groupe peine à déployer sa nouvelle politique commerciale, socle d'un accord conclu en novembre avec l'Etat français, Luc Rémont a souligné que le prix moyen de l'électricité de 70 euros par mégawatt-heure (MWh) - sur lequel EDF s'est engagé - se concrétisait déjà.
"Nous continuons de conclure des contrats avec tous les industriels et toutes les entreprises qui le souhaitent", a-t-il dit.