Comment l'Union européenne entend faire baisser le prix du gaz

Les dirigeants de l'Union européenne sont tombés d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur une "feuille de route" visant à mettre en place, dans les prochaines semaines, des mesures destinées à endiguer la flambée des prix de l'énergie. Si plusieurs points restent à trancher, Emmanuel Macron a détaillé en partie ce vendredi le contenu de cet accord entre les 27 qui devrait permettre de contenir les prix du gaz.
"Le défi qui était le nôtre et qui reste le nôtre est double: faire baisser les prix dès aujourd’hui et nous mettre en capacité d’avoir des mécanismes pour préparer l’hiver prochain qui ne sera aucunement plus facile que l’hiver que nous sommes en train de passer", a d'abord prévenu le chef de l'Etat, à l'issue du Conseil européen.
"Le marché a immédiatement réagi"
Pour atteindre le premier objectif, l'Europe entend se doter "d'un thermomètre plus sincère" des prix du gaz, a indiqué Emmanuel Macron. L'idée serait de remplacer le principal indice de la bourse du gaz du continent, le TTF, qui donne "un prix de référence en temps réel imparfait" et "ne correspond pas à la réalité du marché contemporain", a expliqué le président de la République. Charge à la Commission européenne de réfléchir à un nouvel indice plus "plus large", tenant compte notamment des prix sur le marché du GNL, afin de limiter la spéculation.
La deuxième mesure consiste en la "mise en place d'une série de corridors de prix pour lutter contre la volatilité des marchés". "L'objectif est d'éviter une envolée spéculative et une volatilité des prix du gaz qui est complètement décorrélée des réalités du marché", a poursuivi Emmanuel Macron.
Selon lui, "ces deux premiers élements font que le marché a immédiatement réagi". "Nous avons déjà ces dernières semaines réussi à envoyer des messages d’unité importants. Là où on était au-delà des 300 euros par mégawattheure il y a quelques semaines, on était tombé à 68,5 euros par mégawattheure juste avant ce conseil, on est tombé à 62 euros le mégawattheure il y a quelques minutes.
Achats groupés
Les Vingt-Sept se sont également mis d'accord pour favoriser les achats en commun de gaz à l'échelle de l'UE, avec l'idée qu'ils restent "volontaires" mais couvrent au moins un niveau-cible "obligatoire" de 15% des objectifs de remplissage des stocks de l'UE pour l'hiver 2023. "Ca permet de faire baisser les prix quand on a une capacité d’acheteurs plus importante, mais ça nous met aussi en situation de sécuriser les volumes pour l’hiver prochain", a assuré Emmanuel Macron.
Les Etats membres ont aussi appelé à "accélérer ses négociations" avec des pays producteurs "fiables" comme la Norvège et les Etats-Unis, pour "tirer avantage du poids économique" agrégé de l'UE plutôt que de se faire concurrence sur le marché mondial au risque d'alimenter la fièvre des prix. Aucune décision définitive n'a en revanche été prise sur le plafonnement des prix du gaz.