Chauffage: quelles sont les règles pour aller couper du bois en forêt

Alors que le prix du bois de chauffe connaît lui aussi une forte augmentation des prix, une des solutions est de se rendre en forêt et de couper soi-même son combustible. C'est ce qu'on appelle l'affouage, une pratique néanmoins encadrée.

Quatre Français sur dix se chauffent aujourd'hui au bois. Mais comme tous les combustibles, les stères de bois sont aujourd'hui de plus en plus chers (65 à 75 euros), voire inaccessibles pour certains foyers malgré les aides.

Une des solutions est de se rendre en forêt et de récupérer soi-même son combustible pour se chauffer. C'est ce qu'on appelle l'affouage, une pratique qui remonte au Moyen-Age.

Comme le rappelle l'Office nationale des Forêts (ONF), "à cette époque, le seigneur des lieux accordait aux habitants de ses villages le droit de récolter du bois de chauffage dans les forêts. Ce droit valait pour chaque foyer ("affouer" vient de l’ancien français et signifie "allumer") d'où le nom de cette pratique".

Seulement dans les forêts communales

Aujourd’hui, l’affouage est toujours pratiqué par les communes forestières, plus particulièrement dans le quart Nord-Est où l’on trouve une forte proportion de forêts communales.

Néanmoins, cette pratique est encadrée. Ainsi, les domaniales ne sont pas concernées par l'affouage, et il est absolument interdit pour les particuliers de ramasser du bois dans ces forêts pour des besoins de chauffage ou autres.

Et il ne s'agit pas d'aller en forêt avec sa hache ou sa scie couper n'importe quel arbre.

L'affouage est orchestré par différents acteurs notamment le conseil municipal qui décide de l'organisation de l'affouage, fixe le montant de la taxe (quelques dizaines d'euros en général) et répartit les lots par tirage au sort. Un particulier peut alors venir couper lui-même son bois par la suite dans la limite de ce qui lui a été alloué.

Les arbres sont marqués par les forestiers de l'ONF se trouvent généralement dans les jeunes peuplements à éclaircir et dans les taillis. Leur diamètre ne dépasse généralement pas 35 cm à hauteur d'homme.

Pratique encadrée

Selon le Code forestier "dans les bois et forêts, la coupe ou l'enlèvement de bois qui n'ont pas 20 centimètres de tour, qu'ils aient été plantés ou non depuis moins de dix ans, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe" (1500 euros).

Evidemment, il est strictement interdit de revendre ce bois...

Enfin, il est interdit de se servir dans les tas de bûches entreposés en forêt ou de ramasser du bois mort car il permet au sol de se régénérer.

L'ONF rappelle qu'abattre un arbre est une opération délicate et dangereuse. En conséquence, il est fortement recommandé de se protéger et d'utiliser les équipements individuels de protection.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business