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Carburant: la grève levée dans trois sites de TotalEnergies, la situation s'améliore dans les stations-service

CGT Total

CGT Total - AFP

De nombreux salariés en grève ont décidé de suspendre leur mouvement dans les raffineries, a-t-on appris ce mercredi auprès de la CGT, qui affirme toutefois que les travailleurs "restent déterminés."

La mobilisation des grévistes des sites pétroliers de TotalEnergies a nettement reflué mercredi avec la levée de la grève dans trois sites, quand deux autres ont décidé de poursuivre leur bras de fer avec la direction, le gouvernement martelant de son côté que la situation "continue à s'améliorer" sur le front des carburants avant les vacances.

Mercredi à 13 heures, 20,3% des stations-service connaissaient des difficultés d'approvisionnement sur au moins un carburant (contre 24,8% mardi), selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique.

Les salariés grévistes du site "Flandres" à Mardyck dans le Nord, près de Dunkerque (raffinerie et dépôt), et de La Mède dans les Bouches-du-Rhône (bioraffinerie et dépôt), ont décidé de "suspendre" leur mouvement mercredi soir. La fin de la grève avait été votée plus tôt dans la journée à la raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique.

"Fatigue psychologique"

"Le déballement des salaires a épuisé moralement" les grévistes, indiquait un membre de la CGT Mardyck à BFMTV peu après l'annonce de la suspension de la mobilisation, évoquant une "fatigue psychologique."

Les "réquisitions ont pesé sur le moral avec les forces de l'ordre qui [débarquaient] chez les salariés", poursuit cette source, qui indique que les travailleurs "restent déterminés."

Poursuite du mouvement dans le Rhône

Le mouvement a en revanche été reconduit à Gonfreville en Seine-Maritime (raffinerie et dépôt) et au dépôt de Feyzin dans le Rhône, a indiqué à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies.

Mais sur ce site, des réquisitions ont été mises en place ce mercredi. Un total de 20 personnes étaient concernées, selon la préfecture. "Le déblocage du dépôt de Feyzin permet des améliorations sensibles", a assuré la Première ministre dans la journée.

"Les négociations sont terminées"

Sur place, "les salariés grévistes ne lèveront pas la grève tant qu'ils n'auront rien de concret sur la table", a déclaré le délégué syndical CGT du site, Pedro Afonso.

"Les grévistes ne sont pas là pour handicaper le citoyen ni l'usager (...) mais (...) pour essayer d'obtenir des revendications légitimes pour les salariés", a-t-il ajouté.

Sauf que la porte des discussions semble définitivement fermé du côté de la direction du groupe pétrolier. TotalEnergies a en effet rappelé qu'un accord avait été conclu vendredi avec les deux syndicats majoritaires du groupe, la CFE-CGC et la CFDT. Un texte que la CGT n'a pas signé. "Les négociations sont donc terminées", a déclaré le groupe à l'AFP.

L'accord prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d'une prime exceptionnelle comprise entre 3000 et 6000 euros. La CGT réclamait une augmentation des salaires de 10% pour compenser l'inflation et profiter des revenus exceptionnels engrangés par le groupe.

Ariel Guez avec AFP