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Bruno Le Maire salue le "succès" de la renationalisation d'EDF "indispensable" pour son avenir

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Le ministre de l'Economie estime que cette renationalisation est "indispensable pour permettre à EDF de mener de manière accélérée plusieurs chantiers décisifs" dont la construction de nouveaux réacteurs EPR.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a salué ce jeudi le "succès" de la renationalisation d'EDF après la sortie de la Bourse du géant de l'énergie, estimant que cette reprise de contrôle total par l'Etat français était "indispensable" pour son avenir.

"Cette opération a été un succès", a déclaré Bruno Le Maire dans un communiqué. "Elle était indispensable pour permettre à EDF de mener de manière accélérée plusieurs chantiers décisifs: l'augmentation de la production du parc nucléaire existant, dans un contexte de besoins croissants en électricité, et le programme de construction de six réacteurs nucléaires de technologie EPR2 d'ici 2050", a-t-il ajouté.

Bataille judiciaire autour du prix du titre

EDF sort ce jeudi de la bourse, près d'un an après la décision du gouvernement de reprendre totalement la main sur le destin du géant de l'énergie pour relancer le nucléaire en France et réindustrialiser le pays tout en décarbonant son économie. L'Autorité des marchés financiers (AMF) avait annoncé fin mai l'échéance du 8 juin, date à laquelle les actionnaires détenteurs des 2% de titres encore en circulation seraient contraints de vendre leurs parts, permettant ainsi à l'Etat de détenir 100% du capital et donc de renationaliser complètement EDF.

"Quand on aborde une période avec autant de défis énergétiques, (...) le fait d'avoir un seul actionnaire, évidemment, permet d'avoir un alignement complet sur une vision de long terme", a relevé jeudi le nouveau patron d'EDF, Luc Rémont, lors du congrès annuel de l'Union française de l'électricité (UFE).

Ce "retrait obligatoire" de la Bourse contraint les derniers récalcitrants à se défaire de leur bas de laine pour 12 euros nets par titre, soit, précisément, 2,19% du capital, 91.454.896 d'actions EDF et 1,99% des droits de vote de la société. Il intervient après des mois de bataille judiciaire autour de ce prix, jugé trop bas par les petits actionnaires dont certains avaient misé une large de part de leurs économies sur l'avenir d'EDF.

De multiples recours ont été engagés pour obtenir 15 euros a minima, mettant des bâtons dans les roues de cette OPA, avant qu'in fine, la justice ne rejette début mai, leur ultime action. A l'ouverture du capital en 2005, l'action avait été introduite à 32 euros, avec une remise de 20% pour les salariés. Chiffré à 9,7 milliards d'euros, le rachat de l'électricien français avait été annoncé en juillet 2022 par la Première ministre Elisabeth Borne. Le prix de rachat illustre les déboires rencontrés par le groupe ces dernières années, aux prises notamment avec un parc nucléaire vieillissant, frappé cet hiver par de longues périodes d'indisponibilité.

P.L. avec AFP