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Energie

Agnès Pannier-Runacher nommée ministre de la Transition énergétique

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L'ancienne ministre de l'industrie travaillera étroitement avec Amelie de Montchalin nommée ministre de la Planification ecologique.

L'écologie sera pilotée par deux ministres sous l'autorité d'Elisabeth Borne. Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires est confié à Agnès Pannier-Runacher qui était jusque là ministre de l'industrie.

Elle travaillera étroitement avec Amelie de Montchalin nommée ministre de la Planification ecologique.

Agnès Pannier-Runacher est un soutien d'Emmanuel Macron de la première heure. Cette inspectrice des Finances, qui aura 48 ans en juin, s'est illustrée au ministère de l'industrie au sein du gouvernement Castex, en gérant les ravages des fermetures d'usines, tout en installant les prémices d'une réindustrialisation qui se voudrait verte et décarbonée, avec l'aide du plan de relance et sous l'égide de Bruno Le Maire.

"Courageuse, compétente et efficace" mais...

"Elle s'est tout de suite montrée conquérante", explique à l'AFP un témoin de ses premiers pas au ministère. "Elle y est allée! Elle est courageuse et efficace", commente-t-on dans l'entourage de Bruno Le Maire, qui se félicite de "la confiance que l'on peut avoir en elle" sur les dossiers difficiles.

Les pénuries de la pandémie (masques, respirateurs, vaccins) sont aussi arrivées sur son bureau. Le commissaire européen Thierry Breton ne tarit pas d'éloges sur sa capacité à démêler des problèmes complexes et son "efficacité" pour monter de toute pièce des filières industrielles qui n'existaient pas.

En bataillant pour lancer une production française de vaccins, elle a retrouvé un secteur qu'elle avait fréquenté en tant que directrice de cabinet de la directrice générale de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) de 2003 à 2006.

Adepte de la "start-up nation", elle s'est aussi impliquée pour le "fabriqué en France". Des bottes de caoutchouc au paracétamol, elle a oeuvré à la relocalisation de quantités de lignes de production. Encourageant, partout où elle va, les femmes à se lancer dans les sciences, l'industrie et surtout à prendre des responsabilités.

Long passé dans le privé

"Elle est certainement compétente mais il lui manque une fibre politique, de l'incarnation", commente un élu de gauche sous couvert d'anonymat, lui reprochant sa froideur dans la gestion des fermetures d'usines.

Diplômée d'HEC et de Sciences Po, cette mère de trois enfants engagée au sein de Territoire et progrès, l'aile gauche de LREM, se distingue de ses anciens collègues du gouvernement par son long passage dans le privé.

Elle est passée en 2011 chez l'équipementier automobile Faurecia avant de devenir de 2013 à 2018 directrice générale déléguée de la Compagnie des Alpes, leader mondial de l'exploitation des domaines skiables.

Elle a aussi exercé les fonctions de directrice adjointe des finances et de la stratégie du groupe public Caisse des dépôts et été membre du comité exécutif du Fonds stratégique d'investissement, devenu BpiFrance.

Olivier Chicheportiche avec AFP