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Elections européennes: le Medef met en garde contre une "tentation du repli"

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Le président de l'organisation patronale Patrick Martin a cité en exemple l'hostilité de partis, à gauche comme à droite, envers les accords commerciaux de libre-échange tels que le Ceta entre l'Union européenne et le Canada.

Le président du Medef, Patrick Martin, a mis en garde mardi contre une "tentation du repli" qui serait "préjudiciable" à la France, à quelques jours des élections européennes, tout en appelant l'Union européenne à la simplification réglementaire face à la concurrence mondiale. "Nous sommes fondamentalement et plus que jamais pro-européens, bien conscients qu'à l'échelle de la compétition mondiale (...), aucun de nos pays n'a la taille pour relever le défi", a déclaré celui qui dirige la première organisation patronale française.

"Pour autant (...), il y a une attente très forte", de la part des quelque 200.000 entreprises adhérentes du Medef, "d'une Europe plus pragmatique, plus soucieuse de sa compétitivité et de sa puissance à l'échelle mondiale", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à l'issue du sixième Forum économique franco-italien avec son homologue italien, Emanuele Orsini (Confindustria).

Création d'un "Fonds européen de souveraineté"

Alors que les partis d'extrême-droite sont bien placés dans les sondages avant le scrutin, Patrick Martin s'est refusé à donner une consigne de vote, tout en disant que le Medef soutenait les "partis pro-européens". "Tout ce qui pourrait conduire notre pays à se replier sur lui-même serait préjudiciable à nos entreprises bien sûr (...), à nos salariés", a-t-il poursuivi.

"Notre conviction est que ce serait à la fin des fins et assez rapidement préjudiciable à notre pays et à ses citoyens".

Il a cité en exemple l'hostilité de partis, à gauche comme à droite, envers les accords commerciaux de libre-échange tels que le Ceta entre l'Union européenne et le Canada. "Cette tentation du repli (...) nous paraît être une solution de facilité à court terme, mais une solution d'échec à moyen terme, et peut-être assez rapidement", a-t-il lancé.

Dans une déclaration commune avec la Confindustria, le Medef a par ailleurs appelé à un "renforcement de la compétitivité européenne" face à la concurrence accrue des Etats-Unis et de la Chine, qui nécessite selon les deux organisations patronales de réduire "les formalités administratives" au sein de l'UE. Celles-ci demandent aussi "un choc d'investissement" en faveur de la stratégie industrielle européenne, plaidant pour une union des marchés de capitaux "véritablement intégrée" et la création d'un "Fonds européen de souveraineté" capable de mobiliser, par effet de levier, jusqu'à 500 milliards d'euros d'investissements privés.

TT avec AFP