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Des maires réclament à Elisabeth Borne de pouvoir réguler eux-mêmes les "dark stores"

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Dans un courrier adressé à la Première ministre, plusieurs élus de grandes villes réclament "des moyens juridiques" afin de "réguler et de lutter efficacement contre toutes les externalités négatives" que peuvent produire les dark stores et dark kitchens.

Des élus de grandes villes, majoritairement de gauche, demandent dans une lettre à la Première ministre Elisabeth Borne de pouvoir eux-mêmes réguler des "dark stores" et "dark kitchens", ces locaux dédiés à la préparation de livraisons qui se multiplient depuis 2020. Le courrier que l'AFP s'est procuré doit être envoyé vendredi ou samedi à la cheffe du gouvernement, a-t-on précisé dans l'entourage d'un maire signataire.

"Nous souhaitons (...) que les communes où prospère ce type d'activités disposent des moyens juridiques de les réguler et de lutter efficacement contre toutes les externalités négatives que celles-ci produisent", écrivent les élus. Ils dénoncent entre autres les nuisances infligées aux habitants, la concurrence accrue pour les commerçants et les conditions de travail précaires des livreurs.

Les premiers signataires du courrier sont les socialistes Anne Hidalgo (Paris), Benoît Payan (Marseille), Martine Aubry (Lille) et Cédric Van Syvendael (Villeurbanne), les écologistes Bruno Bernard et Grégory Doucet (Lyon), Anne Vignot (Besançon), Pierre Hurmic (Bordeaux) et Jeanne Barseghian (Strasbourg), le communiste Patrice Bessac (Montreuil), et deux élus LR, le président de la Métropole du Grand Paris Patrick Ollier et celui de l'Association des maires d'Ile-de-France Stéphane Beaudet.

"Cuisines opaques"

Incarnations du "quick commerce" qui permet de commander des produits en ligne et d'être livré en quelques minutes, les "dark stores" et "dark kitchens" se sont multipliés au coeur des métropoles, à la faveur des confinements et couvre-feux successifs. Les premiers stockent des produits de consommation courante tandis que les secondes sont des cuisines non adossées à un restaurant, uniquement destinées à la livraison de plats.

Au coeur de la controverse, un projet d'arrêté qui, dans une version provisoire dévoilée par l'adjoint parisien à l'urbanisme Emmanuel Grégoire, permettrait à ces locaux d'être considérés comme lieux de commerce et d'artisanat, pour peu qu'ils disposent d'un point de collecte pour le public.

Ces modifications "feraient courir le risque aux communes que nous représentons de voir se démultiplier sur nos territoires ces établissements qui, même dotés d'un comptoir d'accueil, n'en resteraient pas moins des entrepôts ou des cuisines opaques", soutiennent les signataires. L'exécutif avait promis jeudi de "poursuivre la consultation" avec les parties prenantes, et le ministre délégué à la Ville et au logement Olivier Klein s'est dit favorable à ce que les maires puissent "interdire, ou pas, un dark store dans un quartier".

P.L. avec AFP