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Défense

Production de drones: comment la DGA mise sur le rapprochement des industries militaire et civile

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Dans son premier bilan d'activité depuis plus de 10 ans, la Direction générale de l'armement (DGA) prône le rapprochement des industries civiles et militaires, en particulier pour la filière drones.

Après avoir lancé en grande pompe le concept d'économie de guerre, conséquence de la guerre en Ukraine depuis 2022, le ministère des Armées et la DGA ont multiplié les efforts pour inciter à relocaliser la production et orchestrer la montée en cadence dans l'industrie.

Produire davantage, plus rapidement, pour des coûts maîtrisés: l'équation est compliquée à assurer pour le seul secteur de la défense. C'est pourquoi le recours à l'industrie civile pour épauler l'industrie de l'armement fait également partie des mesures mises en place pour soutenir l'économie de guerre.

Un accent particulier a été mis sur les petits drones, un domaine "dans lequel la France avait pris du retard", indique le patron de la DGA Emmanuel Chiva en conférence de presse.

L'industrie civile du drone à la rescousse de la défense

"Le contexte est complexe, nous ne pouvons pas ignorer les contraintes, énonce Emmanuel Chiva. Nous devons être un investisseur responsable."

Rattrapée par la guerre en Ukraine, la France a ainsi lancé une feuille de route pour soutenir l'industrie du drone. Le "pacte drones aériens de défense" a été signé en juin 2024 et il doit notamment permettre la production en masse de drones civils, qui intègreront des charges militaires dans un second temps.

C'est le cas des "drones kamikazes", ces drones civils auxquels sont ajoutées des charges explosives, comme les appareils de Delair.

"Nous souhaitons avoir la capacité de mettre une charge pyrotechnique sur un drone Delair ou Novadem, sans avoir besoin de faire un nouveau système", explique le DGA.

Pour les industriels, ces partenariats permettent d'étendre leur marché et de gonfler le carnet de commandes. La production de masse, un process éprouvé dans les industries de l'automobile ou de l'électronique, est en effet un défi dans le domaine de la défense. Utiliser l'écosystème civil permettrait donc par exemple de s'affranchir des contraintes de construction d'usine et donc de maîtriser les coûts.

Le DGA prévoit d'ailleurs une mise en pratique grandeur nature en 2026: l'exercice militaire Orion 2026 intègrera une production de masse de drones low cost pour l'armée de terre, un test pour confirmer que les capacités industrielles civiles peuvent être intégrées, rapidement, à l'outil de production de matériels militaires.

Helen Chachaty