"On a espoir": à Saint-Étienne, les entreprises d'armement sont prêtes à augmenter leur production

Les annonces d'Emmanuel Macron autour du "réarmement" suscitent l'espoir de créations d'emplois dans la région de Saint-Étienne, ancien épicentre de l'industrie de l'armement.

Ancien bastion de l'industrie de l'armement, Saint-Étienne espère un retour des commandes d'autrefois dans le sillage du "réarmement" évoqué par la France et l'Europe.

Depuis plus de 70 ans, l'entreprise stéphanoise Demeca fabrique des pièces pour l'armée. "Des poignées de porte par exemple, qui se montent sur des véhicules de l'avant blindés", observe son PDG, Jean-Pierre Charbonnier. Mais ces dernières années, les commandes se sont taries. Le nombre de salariés est passé de 130 personnes à 12. Dans l'usine, on suit attentivement les annonces de l'Élysée. "On a espoir", veut-il croire.

"C'est vrai qu'il y a beaucoup d'annonces", mais "on attend que ça se concrétise par des commandes", note Jean-Pierre Charbonnier.

Au nord de la ville, CEPM Industrie travaille principalement pour de l'armement, qui représente près de 70% de son chiffre d'affaires. Augmenter la cadence de production est possible, estime la direction, à condition toutefois que cela soit anticipé. "Il faut former, investir, préparer ce genre de surcroît d'activité", souligne son dirigeant Pascal Michaud. "On peut le faire rapidement, mais on ne peut pas le faire instantanément", assure-t-il.

Fermetures d'usines

Les communes de l'agglomération stéphanoises espèrent, elle, embaucher à nouveau dans les usines. "Ces dernières années, on est plus en pertes d'emplois, en fermetures d'entreprises, en fermetures d'usines", explique Axel Dugua, maire Les Républicains de Saint-Chamond, à l'est de Saint-Étienne. "Aujourd'hui, avec les annonces du président de la République, on peut être dans de la création d'emplois", espère l'édile local.

"Il y a à la fois la création d'emplois, un savoir-faire local qu'il faut pouvoir entretenir et puis il y a l'armement de notre pays et de l'Union européenne", assure Axel Dugua.

Aujourd'hui, un peu plus de 14.000 emplois sont liés de façon directe ou indirecte à la défense dans le département de la Loire.

Romain Ethuin, Camila Giudice et Bettina De Guglielmo avec J. Br.