Missiles: le patron de MBDA assure que l'Europe a "tout ce qu'il faut" pour se passer des États-Unis

Le logo du fabricant européen de missiles et de systèmes de missiles MBDA, à Schrobenhausen, dans le sud de l'Allemagne, le 5 mars 2024 (photo d'illustration). - Sebastian PIEKNIK / AFP
Le fabricant européen de missiles et de systèmes de missiles MBDA monte en cadence. "Le 24 février 2022", date de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, "nous avons changé de monde", a affirmé ce lundi matin son PDG, Éric Béranger, au micro de RTL. Auparavant, "on nous demandait d'avoir les meilleures capacités possibles au meilleur niveau mondial […] mais le nombre à produire n'était pas très important et le délai pour les produire n'était pas très important", a-t-il précisé.
"Tout à coup, à partir du 24 février 2022, le temps compte […] il faut les produire très vite, et le volume compte, il faut en produire beaucoup plus", s'est rappelé Éric Béranger.
Deuxième missilier mondial, MBDA est codétenu par Airbus (37,5%), BAE Systems (37,5%) et Leonardo (25%). Le groupe emploie 19.000 personnes, principalement en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie.
L'Europe a "tout ce qu'il faut" pour se passer des États-Unis
Alors que l'Europe évoque une "économie de guerre" pour se réarmer rapidement, à l'ombre d'un possible retrait américain, MDBA est "bien sûr" capable d'augmenter encore sa production, a assuré son dirigeant, prenant en exemple le missile de défense anti-aérienne Mistral, dont la production mensuelle aura quadruplé en 2025 par rapport à l'avant-2022.
"Ça fait maintenant trois ans qu'on recrute à peu près 2.600 personnes par an", a expliqué Éric Béranger. Outre les recrutements, cela nécessite des investissements au sein de MBDA et "dans la chaîne de sous-traitance", ainsi que l'achat "de nouvelles machines", a poursuivi le dirigeant, estimant possible de doper encore la production.
"Il suffit de le vouloir", a-t-il avancé.
La "préférence européenne" est "quelque chose de très important" si l'Europe veut être "souveraine" en matière militaire, a déclaré Éric Béranger, pour qui "on a tout ce qu'il faut" pour se passer des États-Unis. "On a toutes les capacités techniques" et "tous les cerveaux nécessaires pour le faire", a-t-il précisé. Mais "dans un monde industriel […], il faut bien le préparer" et pour cela "il faut être clair sur l'objectif".