"Low-cost mais de haute précision": KNDS et la start-up EOS ont développé en 24 mois ces drones kamikazes

Mataris est la nouvelle gamme de drones développée par KNDS et EOS. - KNDS
S'ils portent le nom d'une lance gauloise, Mataris, ces nouveaux drones kamikazes (munitions téléopérées - MTO) sont bien le fruit d'un développement franco-allemand, entre la société d'armement KNDS et la start-up EOS Technologies. Cette toute nouvelle gamme vient d'être présentée ce mardi 17 juin au salon du Bourget.
Les quatre appareils qui la composent arborent des noms quelque peu cryptiques: MV-25, MT-10, MX-10 et MV-100 Véloce 330. Leurs portées varient elles de 10 à 100 kilomètres, de quoi proposer différents rayons d'action et être "très agiles", revendique KNDS.
24 mois de développement seulement
L'agilité, c'est aussi ce qui semble prédominer dans cette association inédite entre le fabricant de canons et le spécialiste du drone civil, sur ce marché des petits aéronefs qui peuvent emporter une charge utile (de l'armement).
Cette logique industrielle se veut en phase avec les objectifs de l'économie de guerre: produire plus, plus vite et moins cher. "Nous avons été capables de développer le produit en 24 mois pour répondre à la demande", précise-t-on ainsi chez KNDS.
"Nous nous projetons dans une économie de guerre, pour être capables de concevoir un produit low-cost mais mais de haute précision", ajoute un porte-parole d'EOS, sans toutefois donner d'indications plus précises sur le prix de ces munitions.
Un marché en développement
L'attention est focalisée sur le MV-100, qui a été développé dans le cadre du programme Larinae, lancé par l'Agence d'innovation de défense en 2022. Ce drone, qui affiche une portée de 100 kilomètres, va être livré aux trois armées françaises à partir du mois de juin, pour être expérimenté sur le terrain - sans charge militaire dans un premier temps. Vendu à 24 exemplaires pour l'instant, le MV-100 pourrait faire l'objet de nouvelles commandes - et pourquoi pas de pays étranger, l'intérêt pour ce type de munition allant croissant.
"Le marché comporte un nombre réduit d'acteurs", selon EOS, qui liste les Américains d'Anduril ou encore l'entreprise israélienne UVision, et précise "La MTO, ce n'est pas un sport de masse".
KNDS et EOS se mettent en ordre de marche et affichent un objectif de production de 100 exemplaires par an dès 2026, puis jusqu'à 1.000 par an à une échéance non précisée. "Nous sommes prêts à monter en cadence très rapidement en fonction de la volonté politique", affirment les industriels.
Pendant ce temps, la MV-25 "Oskar", produite en coopération avec le spécialiste français du drone Delair, est déployée par les forces armées ukrainiennes depuis quelques semaines. De quoi estampiller la munition "combat proven" lorsqu'elle aura fait ses preuves sur le terrain, un argument de poids pour de futurs prospects à l'export.