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Défense

Tension au-dessus de l'Alaska: des bombardiers russes et chinois interceptés par des chasseurs américains et canadiens

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Le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord a intercepté des bombardiers stratégiques russes et chinois opérant dans la zone d'identification de défense aérienne de l'Alaska.

Petite tension au-dessus de l'Alaska. Le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (Norad) annonce l'interception de deux bombardiers stratégiques russes TU-95 et deux chinois H-6 volant près de l'Alaska. Selon ce commandement, ce serait la première fois que Pékin et Moscou font voler ce type d'appareil "dans la zone d'identification de défense aérienne de l'Alaska (ADIZ)".

Une ADIZ est l’espace aérien dans lequel l'identification, la localisation et le contrôle des avions sont obligatoires pour des raisons de sécurité nationale. Cette interception a été opérée le 24 juillet par des F-16 et F-35 américains et des CF-18 canadiens.

"Les avions russes et chinois (...) n’ont pas pénétré dans l’espace aérien souverain américain ou canadien", souligne le NORAD en précisant que "cette activité russe et chinoise dans l’ADIZ de l’Alaska n’est pas considérée comme une menace".

Conforme au droit international

De leur côté, Russes et Chinois ont minoré cette opération. Selon un communiqué du ministère russe de la Défense, il ne s'agissait que d'une "patrouille commune au-dessus de la mer des Tchouktches, de la mer de Béring et de la partie Nord de l'océan Pacifique".

Le ministère russe a précisé que des "chasseurs de gouvernements étrangers" avaient accompagné le groupe "sur certaines étapes du trajet" et que la patrouille avait duré plus de cinq heures. Il précise aussi avoir empêché dimanche deux bombardiers stratégiques américains de franchir sa frontière au-dessus de la mer de Barents, dans l'Arctique.

La Chine a déclaré pour sa part que cette patrouille commune avec la Russie près de l'Alaska ne visait pas "une tierce partie".

"Cette action est conforme au droit international et n'a rien à voir avec la situation internationale et régionale actuelle", a déclaré Zhang Xiaogang, porte-parole du ministère chinois de la Défense

Des missions chinoises

Pour surveiller cette zone et "défendre l'Amérique du Nord", le NORAD dispose d'un réseau de défense composé de satellites, de radars terrestres et aéroportés et d'avions de chasse. Le but est de détecter, suivre et au besoin intercepter les aéronefs qui volent dans cette zone sans se plier aux règles en tenant informé les autorités appropriées.

RMC : 13 février - Collision dans l'espace entre des satellites russe et américain, une première - 8h-9h
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Selon cette organisation, il est fréquent de voir passer des vols russes, mais la présence d’avions chinois semble être une nouveauté. Selon le chef du commandement nord des États-Unis, le général Gregory Guillot, ce n'est pourtant pas une surprise. En mars dernier, il disait s’attendre à y voir des avions "dès cette année", lors d’une audition devant la commission des forces armées du Sénat.

"C’est une de mes grandes préoccupations", a reconnu le général Guillot.

Lors de cette audition, il a révélé que sous couvert de déplacement maritime "dans le cadre d’une recherche technique ou scientifique" la Chine mènerait des "missions multiples, y compris militaires".

Le général Guillot a expliqué au Sénat que la Chine se considère comme un État "proche de l’Arctique" et a l'ambition "d’étendre sa présence dans l’extrême nord par le biais d'une coopération avec la Russie".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco