Comment, grâce à son avion F-35, le géant américain Lockheed Martin tisse sa toile en Europe en ouvrant des usines

Rheinmetall veut produire jusqu'à 700.000 obus d'artillerie par an en 2025, contre 70.000 avant la guerre russe en Ukraine. - Axel Heimken
Un an après avoir signé un protocole d'entente, en juin 2024, les industriels de l'armement Lockheed Martin et Rheinmetall franchissent une nouvelle tape, en annonçant la construction d'une usine de production de missiles et de roquettes en Allemagne.
Les deux industriels ont pour ambition de bâtir un "centre d'excellence européen", qui sera dirigé par Rheinmetall, principalement pour le compte de l'Allemagne et "d'autres pays européens".
"Deux partenaires se sont trouvés", se réjouit le CEO de Rheinmetall Armin Papperger dans un communiqué.
Le vice-président en charge de l'international chez Lockheed Martin Ray Piselli met quant à lui en avant la création d'emplois en Europe et aux États-Unis.
Le géant de l'armement américain et l'équipementier allemand avaient déjà lancé une coopération en 2023 dans le domaine de l'artillerie longue-portée, en développant conjointement un système de lance-roquettes multiples GMARS. Dévoilé lors du salon de l'armement terrestre Eurosatory en juin 2024, le système doit faire l'objet d'un événement cet été pour démonter ses capacités de tir.
Entre temps, l'Allemagne a finalement choisi de s'équiper du système EuroPULS, développé par l'israélien Elbit Systems en partenariat avec KNDS Allemagne.
Lockheed Martin tisse sa toile en Europe
La décision doit encore être approuvée par les gouvernements allemand et américain, mais cette création signe une nouvelle étape dans la stratégie d'implantation de Lockheed Martin sur le continent européen.
L'ancrage européen s'est notamment développé grâce au programme F-35, sélectionné par l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Grèce, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la Finlande et la Suisse.
L'industriel américain est déjà associé à Rheinmetall pour la production du fuselage central de l'avion de combat américain sur le sol allemand, ainsi qu'un site d'assemblage final en Italie, en partenariat avec Leonardo.
Toujours dans le domaine aéronautique, Lockeed Martin a construit un centre de formation sur la base aérienne d'Évreux pour les pilotes et les mécaniciens de l'escadron de transport germano-français de C/KC-130J Super Hercules.
Un partenariat avec la Pologne a permis l'implantation de site de production d'hélicoptères Black Hawk, de sous-ensembles de l'avion de chasse F-16, de systèmes HIMARS, ainsi que de pièces pour des systèmes de défense aérienne et antimissiles.
Dans le domaine naval, Lockheed Martin a conclu un partenariat avec Navantia en Espagne pour intégrer son système d'armes Aegis sur les frégates des marines espagnoles et norvégiennes.
Le géant de l'armement a également développé des partenariats avec l'industriel norvégien Kongsberg, pour la maintenance du F-35 mais également pour le développement du radar TPY-4 qui doit équiper les forces armées de la Norvège.