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"J'aimerais comprendre quels sont ses ennemis": Éric Coquerel s'inquiète "considérablement" du réarmement de l'Allemagne

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Le député LFI Éric Coquerel est inquiet des orientations budgétaires de l'Allemagne, qui place dans ses priorités le réarmement du pays et la consolidation de son industrie de défense.

Il s'inquiète "considérablement". Interrogé sur BFMTV, le député LFI Éric Coquerel a fait part de ses craintes au sujet des priorités du nouveau gouvernement allemand, qui prône le réarmement et la consolidation de son industrie de défense.

"Ça ne me rassure jamais, quand mon voisin (…) veut avoir l'armée conventionnelle la plus importante d'Europe. Je m'interroge", a déclaré le député. "Ça m'inquiète considérablement, j'aimerais comprendre quels sont les adversaires et les ennemis des Allemands."

Éric Coquerel a également exprimé ses préoccupations face à la remontée en puissance de l'industrie de l'armement allemande et l'économie de guerre: "je suis extrêmement inquiet quand une économie capitaliste se base sur la production de l'armement".

L'Allemagne dispose d'une base industrielle et technologique de défense solide et compte dans ses rangs des entreprises de premier plan, comme Rheinmetall (blindés et munitions), MTU Aero Engines (moteurs), ou Hensoldt (systèmes électroniques).

L'industrie de défense allemande a par ailleurs noué de nombreux partenariats avec la France: en témoignent le récent accord signé entre Arquus et Daimler Truck pour produire des véhicules militaires, la fusion entre Nexter et Krauss-Maffei Wegmann pour fonder le poids lourd de l'armement terrestre KNDS, mais aussi le partenariat (franco-germano-espagnol) pour concevoir et développer le système de combat aérien du futur.

Capitalisme vs. souveraineté

Face à la guerre en Ukraine et au conflit commercial avec les États-Unis, le député de Seine-Saint-Denis fustige la logique "capitaliste" du réarmement et de l'industrie de défense: "Quand on produit des armes, il faut s'en servir. (…) Si on surarme par rapport à nos objectifs, c'est pour vendre des armes, et si on les vend, elles sont utilisées."

Il interroge également les capacités militaires de la France, qu'il juge suffisante et adaptée.

"La souveraineté, c'est de produire ce dont on a besoin comme arme pour se défendre, pas de produire des armes dont les débouchés sont des ventes à l'export et donc d'entretenir des conflits."

Il a également montré son désaccord face à l'augmentation du budget de la défense, et s'est prononcé contre l'objectif des pays de l'Otan d'atteindre 5% du PIB à l'horizon 2030 – dont 3,5% dédiée strictement à la défense et 1,5% aux dépenses "annexes" (infrastructures, cyber…).

Pour Éric Coquerel, c'est la transition écologique qui fait les frais du réarmement: "si vous mettez plus d'argent pour l'armement, vous ne le mettez pas dans la bifurcation écologique. La menace plus urgente, c'est la menace écologique".

HC