"Renforcer la dissuasion nucléaire": Emmanuel Macron annonce une "accélération" des commandes de Rafale pour l'Armée de l'air

En déplacement en Haute-Saône, le président de la République a confirmé l'arrivée de la nouvelle version de l'avion de chasse Rafale sur la base aérienne 116 de Luxeuil-les-Bains qui bénéficiera d'un investissement de modernisation de 1,5 milliard d'euros.

Emmanuel Macron veut faire de la base aérienne 116 de Luxeuil-les-Bains, en Haute-Saône, le lieu d'accueil des futurs nouveaux modèles de Rafale, pièces maîtresse de la dissuasion nucléaire.

Le Président de la République a annoncé que la France allait "accroître et accélérer les commandes de Rafale", "un impératif" selon lui face à la "bascule" géopolitique, a-t-il expliqué lors d'un discours prononcé mardi devant les aviateurs Luxeuil-les-Bains.

Deux nouveaux escadrons Rafale (soit environ 40 appareils) vont ainsi rejoindre la base de Luxeuil-les-Bains qui va bénéficier d'un investissement de modernisation de 1,5 milliard d'euros de la part de l'État.

Ce sont "2.000 militaires et civils (qui la rejoindront) d'ici 2035", a précisé le chef de l'Etat qui est aussi le chef des Armées.

Un futur Rafale avec missile nucléaire hypersonique

Luxeuil va par ailleurs être "à l'horizon de 2035 la première base à accueillir la prochaine version du Rafale et son missile nucléaire hypersonique, figure du renouvellement entamé de la modernisation de notre dissuasion nucléaire", a ajouté le chef de l'État.

Ces investissements étaient prévus et ne sont pas liés au contexte international, précise l'Élysée auprès de BFMTV.

À l'heure actuelle, trois autres bases aériennes participent à la dissuasion nucléaire: Saint-Dizier (Haute-Marne), Istres (Bouches-du-Rhône) et Avord (Cher).

"Police du ciel"

La BA 116 contribue à la "posture permanente de sûreté", c'est-à-dire la "police du ciel" au quotidien dans l'espace aérien français, mais aussi à des missions nationales, multilatérales ou de l'Otan, notamment au-dessus des États baltes, avait précédemment détaillé l'Élysée auprès de l'AFP.

Elle "joue un rôle-clé dans la sécurité aérienne, tant sur le territoire national que dans l'espace aérien des alliés, en particulier sur le flanc oriental de l'Alliance", avait précisé la présidence.

Cette base créée en 1912 a accueilli en 1916 l'escadrille La Fayette formée par des volontaires américains qui s'étaient engagés au côté de la France avant même l'entrée de Washington dans la Première Guerre mondiale. De 1966 à 2011, la base 116 a aussi participé à la mise en œuvre de la dissuasion nucléaire aéroportée française.

Olivier Chicheportiche avc AFP