Avions de combat: le contrat Rafale pour la marine indienne en bonne voie

Une commande pour 26 Rafale Marine pourrait être signée en mars lors d'un déplacement d'Emmanuel Macron en Inde - Dassault Aviation
Depuis environ deux ans, un combat aérien se joue en Inde entre le Rafale Marine de Dassault et le F/A-18 Super Hornet Block III de Boeing pour savoir lequel remplacera les Mig-29K russes. Les deux appareils subissent les tests les plus poussés par l'armée indienne pour savoir lequel montera à bord de ses nouveaux porte-avions et l'affaire semble être en bonne voie pour le chasseur français. La taille du F-18 qui ne lui permet pas de passer dans les ascenseurs du porte-avions indien, n'a pas joué en faveur de Boeing.
Selon La Tribune, le contrat pourrait être officiellement signé en mars lors de la visite d'Emmanuel Macron à New Delhi. Les discussions avaient démarré avec Florence Parly, ex-ministre des Armées qui, en décembre 2021, évoquait une commande de "26 à 57 Rafale en version Marine". Ce sera vraisemblablement plutôt 26. Les 30 appareils restants ne seront à priori pas fournis par les Etats-Unis, mais par le constructeur indien Hindustan Aeronautics Ltd. Il devrait s'agir de l'avion multimission Tejas Mark-2 qui devrait être opérationnel entre 2024 et 2026.
Dépenses d'armement
L'Air Force indienne (IAF) utilise déjà des Rafale mais en version classique biplace et monoplace non marine. En 2016, alors que Jean-Yves Le Drian était ministre de la Défense, une commande de 36 appareils a été passée par New Delhi pour près de 8 milliards d'euros. Le dernier de cette série a été livré en décembre 2022.
Le renforcement en armement de l'Inde s'appuie sur plusieurs facteurs. Les tensions historiques avec le Pakistan, mais aussi celles avec la Chine en Indopacifique. L'ambition de Pékin de s'y imposer comme une superpuissance a conduit l'Inde à augmenter sa force navale.
La marine indienne dispose déjà de deux porte-avions: l'INS Vikramaditya, un bâtiment d'origine soviétique mis à flot en 2004, et l'INS Vikrant ("courageux", en sanskrit), le premier made in India qui est entré en service en septembre 2022. La Marine indienne réclame un 3e navire pour mieux s'imposer face à la Chine dans l'Océan indien.
L'Inde a accéléré ses dépenses d'armement en quelques années passant de 47 milliards de dollars en 2013 à 76,6 milliards de dollars en 2021 pour se classer au troisième rang mondial derrière les États-Unis (801 mds) et la Chine (293 mds). Ces dépenses ont aussi pour but de profiter aux industriels locaux. En 2021, 64% des dépenses militaires ont été affectées à l'acquisition d'armes produites dans le pays.
