Avion de combat: en Suisse, l'initiative anti-F35 bientôt soumise au vote populaire ?

La Suisse a décidé fin juin 2021 d'acquérir 36 F-35A, auprès du constructeur américain Lockheed Martin - Fabrice COFFRINI
La pétition "Stop F-35" lancée par l'alliance opposée à l'achat de 36 avions de combat F-35 par la Suisse aurait atteint les 100.000 signatures nécessaires, soit le seuil nécessaire pour organiser une consultation populaire pour valiser ou annuler le projet. Ces opposant annonce qu'ils déposeront une proposition de vote cet été, après que le décompte des signatures aura été validé.
Il s'agit d'un coup dur pour Viola Amherd, ministre de la défense, qui défend ce contrat expliquant que la Suisse a absolumment besoin de ces appareils et que l'appel d'offre a mis les Américains en tête devant les offres européennes (Rafale, F/A-18 et Eurofghter). Mais les opposants estiment que les deux arguments ne tiennent pas.
"En raison de l'explosion des coûts du F-35, des conséquences en matière de politique étrangère et des nombreux défauts de cet avion de combat, ce débat serait nécessaire et urgent", explique Marionna Schlatter (Vert·e·s) du comité d'initiative, citée par l'agence ATS-Keystone.
Une votation possible en mars 2023
En septembre 2020, les Suisses avaient pourtant approuvé, lors d'un vote populaire, une enveloppe de 6 milliards de francs (5,6 milliards d'euros) pour permettre aux forces aériennes de se doter d'une nouvelle flotte. Mais, les innombrables difficultés techniques et dépassements budgétaires du programme F-35 aux États-Unis ont incité deux commissions parlementaires à lancer une enquête sur le choix de l'appareil.
Le gouvernement a annoncé la semaine dernière qu'il voulait accélérer le processus d'achat, l'offre américaine expirant fin mars 2023, laissant penser que le Conseil fédéral ne voulait pas attendre le résultat de la consultation populaire. Une posture "hautement discutable du point de vue démocratique", selon les antis, qui considèrent qu'une votation en mars 2023 est toujours possible.
En mars, Viola Amherd a appelé les opposants à retirer l'initiative. En réponse, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) et le Parti socialiste suisse a publié un communiqué l'accusant de faire des pressions à la limite de la légalité.
Récemment, l'Allemagne a rejoint la liste des pays qui veulent se doter de l'appareil, déjà acheté par le Royaume Uni, la Belgique, le Danemark, l'Italie, la Finlande, la Norvège, le Pays-Bas et la Pologne.
