75.000 tonnes, des Scaf sur le pont... le futur porte-avions français se dévoile au salon Euronaval

Pa-NG, cet acronyme résonne comme un coup de canon. Il s'agit du porte-avions de nouvelle génération destiné à remplacer le Charles de Gaulle en 2038 après 37 ans de carrière. Annoncé par Florence Parly, ex-ministre des Armées, en 2018 sur Euronaval, il se dévoile sur l'édition 2022 du salon sous forme de maquettes. L'une sur le stand de l'armateur Naval Group, l'autre sur celui du ministère des Armées sur lequel s'est rendu le ministre Sébastien Lecornu.
Ce bâtiment à propulsion nucléaire affiche des dimensions inédites en Europe. Son tonnage de 75.000 tonnes (contre 42.000 pour le Charles De Gaulle) va faire de lui le plus important navire d'Europe et parmi les plus grands au monde. Sa longueur atteint 280 mètres contre 261 pour le Charles de Gaulle. Une taille qui lui permet d'accueillir une trentaine d'avions de chasse (dont 25 sur le pont), des Rafales et des NGF (l'avion de chasse au cœur du SCAF), ainsi qu'un avion radar Hawkeye, des hélicoptères et tous types de drones (combat ou renseignement). Son équipage sera constitué de 2000 marins, hommes et femmes.
Le coût du projet est de 5 milliards d'euros. Dans un rapport publié en 2020, les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger estimaient que ce montant pourrait être dépassé. Mais, si le coût de construction du porte-avions nucléaire est supérieur à celui d'un porte-avions à propulsion diesel, son coût de fonctionnement sera "plutôt inférieur", avait répondu le ministère des Armées.
Cyber-frégates et sous-marins nucléaires
Ce budget sera inscrit dans la prochaine loi de programmation militaire (LPM) qui couvre la période 2025-2030. Selon Sébastien Lecornu, ministre des Armées, ce sera "vraiment un des gros morceaux" de cette LPM. D'autant que son entrée en service se fera avec la modernisation du groupe aéronaval, cette armada de la marine nationale dont le Pa-NG est au cœur.
Elle sera constituée de la nouvelle frégate de défense et d'intervention (FDI), un cyber-navire équipé du SeaFire, un radar numérique de Thales. Il capable de voir, entendre et capter les données échangées à 360° sur un rayon de 400 kilomètres. Dans le GAN, il faudra aussi compter sur le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) de classe Barracuda.
Le premier de la série le Suffren (prononcez Suffrin), est déjà en service pour la protection du Charles De Gaulle. Quasiment indétectable, le submersible est basé à Toulon. D'ici 2030, la Marine Nationale disposera de 6 SNA de classe Suffren. Ils remplaceront les Rubis qui seront déconstruits au fur et à mesure. Une version conventionnelle avait été mis au point pour l'Australie qui a dénoncé ce contrat l'an dernier.
La cyber frégate et le Barracuda trônaient l'un et l'autre autour du Pa-NG sur la salon Euronaval, l'un et l'autre sous forme de maquettes.
