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Cycles Mercier: rassemblement pour réclamer des explications sur le désengagement de l'Etat

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La préfecture avait fait part vendredi du retrait du soutien de l'Etat à ce projet, prévoyant la création de 270 emplois d'ici cinq ans, et pour lequel quelque cinq millions d'euros de subventions publiques devaient être alloués.

Une centaine de personnes, pour la plupart élus locaux, se sont rassemblés mardi à Révin (Ardennes) pour réclamer des explications après le retrait par l'Etat de son soutien au projet de relocalisation des cycles Mercier.

A l'appel du maire divers-droite de la commune, Daniel Durbecq, du député des Ardennes LR, Pierre Cordier, et de Bernard Dekens, président d'Ardennes Rives de Meuse, les protestataires se sont rassemblés devant la friche industrielle censée accueillir la nouvelle usine de vélos dans cette commune économiquement sinistrée.

La préfecture avait fait part vendredi du retrait du soutien de l'Etat à ce projet, prévoyant la création de 270 emplois d'ici cinq ans, et pour lequel quelque cinq millions d'euros de subventions publiques devaient être alloués.

"Faits graves" mais inconnus

"Les services de l'Etat ont relevé des faits suffisamment graves pour considérer en responsabilité qu'il n'est pas possible d'engager de l'argent public", avait indiqué à l'AFP, le préfet des Ardennes, Jean-Sébastien Lamontagne, sans plus d'explications.

"Au final, on ne sait pas pourquoi l'Etat se désengage", a pointé Noël Bourgeois, président LR du Conseil départemental.

"Des hauts fonctionnaires nous ont appelés hier soir vers 20h30 pour nous dire que le porteur de projet n'était pas clair", a affirmé à l'AFP Pierre Cordier, selon qui "pour le ministère de l'Industrie, c'est fini".

Mi-mars, la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, s'était félicitée sur place du projet, y voyant "le retour du développement industriel". "Sans le soutien de l'Etat, c'est mort", a également mis en garde Bernard Dekens. "Les arguments, l'Etat les avait avant. Pourquoi nous le dire maintenant?".

Encore une chance

"Si Mercier a des soucis, l'Etat aurait dû s'en rendre compte avant", estimait aussi Jacky Sarazin, responsable de l'antenne de Revin du PCF.

"Je veux croire qu'il reste encore une petite chance (...) On peut retravailler sur un nouveau montage", a pour sa plaidé Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézière et vice-président du conseil régional Grand Est, chargé du développement économique.

En réponse au président de la Région, Jean Rottner, qui avait demandé à l'Etat de "revenir sur cette décision", Bercy avait affirmé vendredi que "la décision de ne pas accorder la subvention a été prise en concertation avec le conseil régional, et donc son président", précisant que la Région "a toute latitude pour décider de financer ce projet".

Jean-Marc Seghezzi, le PDG de la marque détenue par le fonds luxembourgeois Starship Investments, a dit lui espérer une "marche arrière" de l'Etat.

OC avec AFP