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Hôtellerie: Accor mise sur un "été incroyable" et renoue avec l'activité d'avant-crise

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Le sixième groupe hôtelier mondial a annoncé avoir retrouvé au deuxième trimestre un chiffre d'affaires qui "dépasse pour la première fois ses niveaux d'avant-crise" sanitaire.

Le géant hôtelier Accor table sur un "été incroyable" grâce à une vigoureuse reprise, excepté en Chine et en Asie du Sud-Est, impulsée par le retour des clientèles à la fois d'affaires et de loisirs, qui s'accompagne d'une forte hausse des prix.

Jeudi, le 6e groupe hôtelier mondial, qui possède des enseignes comme Ibis, Sofitel, Novotel, Mercure ou Pullman, a annoncé avoir retrouvé au deuxième trimestre un chiffre d'affaires qui "dépasse pour la première fois ses niveaux d'avant-crise" sanitaire.

Le bénéfice net a certes été divisé de moitié à 32 millions d'euros pour les six premiers mois de 2022, mais le résultat de l'an dernier était gonflé par une plus-value de 649 millions d'euros dégagée par la cession de 1,5% de Huazhu.

"On ne voit pas le spectre de la récession"

Le résultat d'exploitation est lui nettement revenu dans le vert au premier semestre et le chiffre d'affaires s'est envolé de 109% à 1,72 milliard d'euros, ce qui a conduit Accor à se montrer très optimiste pour les mois à venir.

"Tous les chiffres que j'ai en main montrent un été qui va être incroyable, qui sera à un niveau record" grâce à la hausse conjuguée des prix et des taux d'occupation, a affirmé le directeur financier Jean-Jacques Morin lors d'une conférence téléphonique, ajoutant: "On voit une rentrée qui s'annonce bien".

"Entre les vols qui sont là, les gens qui veulent voyager et les entreprises qui confirment qu'elles veulent que les gens continuent à se rencontrer physiquement, on ne voit pas le spectre de la récession", a-t-il poursuivi.

Profitant de ce "rebond marqué dans toutes (les) régions et pour toutes (les) marques" du groupe, selon le PDG Sébastien Bazin, cité dans le communiqué, Accor se fixe un objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) "supérieur à 550 millions d'euros" pour l'exercice en cours.

Retard de la Chine

En particulier, le deuxième trimestre a permis de "retrouver des niveaux proches voire supérieurs à ceux de 2019 dans la quasi-totalité de nos géographies", indique le PDG.

La rentabilité du groupe s'améliore grâce à des prix "très élevés, qui ont continué à croître sur le deuxième trimestre", a détaillé de son côté M. Morin, permettant aux établissements de "retrouver un équilibre financier" en dépit d'un taux d'occupation encore inférieur à celui de l'avant-crise sanitaire.

"Les propriétaires d'hôtels ont intérêt à gérer le prix, bien plus que l'occupation, parce que remplir un hôtel ça veut dire avoir le personnel pour pouvoir servir cet hôtel: or aujourd'hui on n'a pas le personnel", a-t-il expliqué.

La hausse des prix s'explique par trois facteurs: tout d'abord "l'effet mécanique de l'inflation", ensuite une stratégie différente de celles d'autres périodes de sortie de crise où les hôtels avaient baissé leurs prix pour faire revenir la clientèle, qui "porte ses fruits aujourd'hui", selon M. Morin. C'est enfin une "contrepartie de la capacité donnée aux clients, d'annuler au dernier moment", a-t-il dit.

230.000 collaborateurs et des pénuries

Le revenu par chambre disponible (RevPAR), indicateur phare de l'industrie hôtelière, baisse encore de 11% au premier semestre, mais progresse de 1% d'avril à juin, par rapport à l'avant-crise sanitaire.

Au premier semestre le chiffre d'affaires du pôle principal, HotelServices - soit son coeur de métier, les services fournis par Accor aux propriétaires des hôtels de ses enseignes - bondit de 134% sur un an, à 1,27 milliard d'euros. Il demeure toutefois en repli de 12% comparé à 2019, soit l'avant-Covid 19, à périmètre et changes constants.

Seules la Chine "impactée par les restrictions de déplacements liées à l'application stricte d'une politique +zéro-Covid+", malgré une légère reprise, et "l'Asie du Sud-Est, très dépendante de la clientèle chinoise, affichent un retard", avec des RevPAR respectivement en recul de -38% et -31% au deuxième trimestre, comparé à l'avant-crise.

Présent dans 110 pays, avec 5300 hôtels, 10.000 restaurants et bars et plus de 40 marques, Accor compte quelque 230.000 collaborateurs.

OC avec AFP