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"City on Fire", le livre d'un inconnu que tout le monde s'arrache

Garth Risk Hallberg, ancien professeur de lettres endetté, est devenu la coqueluche de l'édition.

Garth Risk Hallberg, ancien professeur de lettres endetté, est devenu la coqueluche de l'édition. - Mark Vessey

Un jeune prof de lettres criblé de dettes a vu sa vie changer du tout au tout après un mariage. Il est aujourd'hui l'écrivain en herbe le plus convoité de l'histoire de l'édition.

Le monde de l'édition est en pleine ébullition autour d'un livre. "City on Fire" de Garth Risk Hallberg paraît ce jeudi 14 janvier en France. Ce roman, d'un auteur totalement inconnu, a fait l'objet d'une intense bataille, d'abord aux États-Unis, puis en France. Les éditeurs ont mis sur la table des sommes totalement folles pour s'emparer du livre, qui est censé devenir un énorme best-seller.

L'histoire a de quoi faire rêver tous les écrivains en herbe. Un jeune prof de lettres, criblé de dettes, assiste à une soirée de mariage qui va changer sa vie. Il y fait deux rencontres décisives, celles de son futur agent et de sa future éditrice. À l'époque, l'auteur travaille depuis six ans sur "City on Fire", une fiction de près de 1.000 pages sur le New York punk rock des années 70.

Certains parlent du renouveau du roman américain, de la révélation d'un grand auteur. En quelques mois, tout le monde se l'arrache. Les droits sont vendus à Hollywood par le producteur de No Country for Old men et The social network. La maison d'édition Knopf met 2 millions de dollars sur la table, un record pour le premier roman d'un complet inconnu.

Des ventes décevantes aux US

Le phénomène traverse l'Atlantique. En France, des enchères sont organisées et c'est Plon qui remporte la palme en échange d'un chèque de 150 à 200.000 euros. À cette somme il faut ajouter plusieurs dizaines de milliers d'euros de frais de traduction et de marketing.

Pas question pour les éditeurs de rater le prochain Da Vinci Code. Quand bien même le pari est risqué. Sorti à l'automne aux États-Unis, les ventes de "City on Fire" n'ont pas atteint pour l'heure les sommets espérés, à environ 80.000 exemplaires, alors qu'il faudrait dépasser les 300.000 ventes pour rentabiliser l'achat des droits.

Mais les éditeurs hexagonaux savent que ce genre de fiction américaine cartonne en France, souvent même mieux qu'aux US. Et les grosses avances se banalisent. Les auteurs de quatre livres à paraître en 2016 ont déjà touché plus d'un million d'euros avant même la mise en librairie. Il n'y en avait eu que 3 sur toute l'année 2015, et 2 en 2014.

Simon Tenenbaum, édité par N.G.