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Concession du Stade de France: le patron de GL Events "ne sait pas qui gagnera"

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Invité de Good Evening Business, Olivier Ginon a évoqué l'action en justice du consortium Vinci-Bouygues qui conteste l'attribution de la gestion du Stade de France à son groupe.

Qui sera le prochain titulaire du contrat de concession du Stade de France pour les trois décennies à venir ? Dans cinq mois jour pour jour, le consortium détenu aux deux tiers par Vinci et un tiers par Bouygues doit en principe rendre les clés après 30 ans d'exploitation du complexe sportif. Début décembre, l'Etat propriétaire du Stade de France avait annoncé avoir choisi l'entreprise lyonnaise GL Events pour des négociations exclusives en vue de lui attribuer la concession du stade situé à Saint-Denis, au nord de Paris.

Un choix qu'avait rapidement contesté en justice le consortium Vinci-Bouygues par le biais d'un recours devant le tribunal administratif. Alors que le conseil d'Etat est désormais saisi du dossier après le rejet du premier recours, le patron de GL Events s'en remet à la justice.

"L'appel d'offres a commencé en 2023, c'est un processus long, a rappelé Olivier Ginon sur le plateau de BFM Business. Le gagnant devra prendre la gestion le 4 août. Je ne sais pas qui gagnera [...] L'Etat doit juger."

Arguant notamment qu'il y avait eu une inégalité de traitement entre les candidats, le consortium avait saisi le juge administratif en référé pour demander l'annulation de l'appel d'offres lancé en mars 2023 pour choisir le nouveau concessionnaire du Stade.  Début février, le tribunal administratif de Montreuil a rejeté son recours, en estimant que l’État n'avait pas manqué à ses obligations de publicité et de concurrence.

La FFF réclame des "conditions optimisées"

Un mois après l'entrée de l'Etat en négociations exclusives avec le groupe d'événementiel GL Events, la Fédération française de football (FFF) était montée au créneau par l'intermédiaire de son président. "La FFF négocie avec GL Events pour voir quelles pourraient être les conditions de finalisation d'un accord qui fasse en sorte que la Fédération française de football puisse jouer au Stade de France dans des conditions optimisées par rapport à ce qu'elle a connu dans le passé", avait indiqué mi-janvier Philippe Diallo, à l'issue du premier Comité exécutif de la "3F" depuis sa réélection en décembre.

"La Fédération française de rugby et celle de football ont vu des propositions et l'Etat jugera et on verra ce qu'il se passera. Il n'y avait aucune garantie qui était demandée de s'entendre avec tout le monde", insiste Olivier Ginon.

Le cahier des charges impose que le stade puisse recevoir les équipes de France de football et de rugby, dont les rencontres représentent 50% du chiffre d'affaires de l'enceinte, selon Jean-François Vilotte, le directeur général de la FFF, ainsi que "les grands événements sportifs internationaux". La FFF estime que les conditions économiques de la concession actuelle, détenue par le consortium Vinci/Bouygues depuis 1995, lui étaient très largement défavorables lorsqu'elle organisait un match de l'équipe de France dans l'enceinte de Saint-Denis.

Pas que des événements sportifs

Sur le plateau de Good Evening Business, le président directeur général de GL Events a donné quelques éléments sur sa feuille de route en cas de choix final favorable le 4 août prochain : "On est des spécialistes du contenant. Notre objectif est d'accompagner le développement sportif et culturel et de faire en sorte que le Stade de France soit un outil au service de son quartier. Ce qui m'importe, c'est de savoir quel outil il y a aura au service des organisateurs de spectacles."

"Notre objectif est de faire en sorte que toutes sortes de clientèles puissent y venir."
Timothée Talbi avec AFP