BFM Business
Entreprises

Casino: Teract défend son projet industriel face à Daniel Kretinsky

placeholder video
Face à l'arrivée d'une offre alternative portée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, Teract a tenu à défendre son projet de rapprochement avec le groupe Casino.

Deux offres sont désormais sur la table pour Casino. Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky veut grimper au capital du groupe, et pourrait bien en prendre le contrôle s'il y parvenait, alors même que des négociations ont déjà été ouvertes avec Teract. "On est concentré sur notre projet", a rétorqué ce mardi matin sur BFM Business Thierry Blandinières, directeur général du groupe du géant agro-industriel InVivo, actionnaire majoritaire de Teract. "On a un vrai projet industriel", qui "a du sens", et "nous nous inscrivons sur le long terme", a-t-il affirmé.

Casino avait annoncé en février dernier des négociations avec la société Teract, détentrice d'enseignes de jardinerie et de boulangerie et filiale d'InVivo, au sujet d'un potentiel rapprochement. L'objectif est de créer deux sociétés distinctes, l'une pour distribution et l'autre pour l'approvisionnement, afin de constituer un "leader français de la distribution responsable et durable". Troisième acteur de la distribution en France, le groupement de magasins indépendants Les Mousquetaires (Intermarché), a annoncé lundi s'être également ajouté à ces discussions.

"La compétition fait partie de la vie"

Face à l'offre alternative de Daniel Kretinsky, Teract ne baisse pas les armes. "Il y a une offre concurrente, tant mieux, [car] la compétition fait partie de la vie", a assuré Thierry Blandinières. "Nous sommes en négociations exclusives pendant encore 45 jours", a-t-il rappelé et, pendant ce temps-là, "nous allons travailler à donner beaucoup plus de robustesse à notre plan".

"Si nous avons des convictions d'ici 45 jours, nous ferons une offre confirmatoire et cela permettra à Casino de pouvoir négocier avec ses créanciers", a avancé le directeur général d'Invivo.

L'arrivée d'Intermarché "va nous donner plus de puissance" en apportant ses centrales d'achat, sa flotte de pêche et ses usines agroalimentaires. "Si on arrive à maîtriser toute la chaîne de valeur", des champs aux supermarchés, "on pourra être beaucoup plus compétitifs", a poursuivi Thierry Blandinières, qui veut "industrialiser les circuits courts".

Et d'assurer: "On sait exactement ce qu'on veut faire: on le fera à nos conditions ou ça ne se fera pas", a-t-il avancé, évoquant des "lignes rouges" connues de toutes les parties prenantes aux discussions.
Jérémy Bruno Journaliste BFMTV