"Ça a été rédigé à l'envers": le PDG d'Accor dénonce le règlement européen qui va léser les hôteliers sur Google

Si l'objectif du Digital market act (DMA) est louable, ses conditions d'application pourraient l'être un peu moins. C'est en tout cas ce que craignent cetains professionnels du tourisme, à commencer par les hôteliers.
Le DMA est un réglement européen qui vise à encadrer les pratiques anticoncurrentielles des géants du web comme Apple, Meta, Microsoft ou encore Google. "La législation sur les marchés numériques (DMA) vise à lutter contre les pratiques anticoncurrentielles des géants d’internet et corriger les déséquilibres de leur domination sur le marché numérique européen", indique le site Viepublique.fr.
Sébastien Bazin, le PDG du groupe hôtelier Accor, invité sur le plateau de BFM Business ce jeudi 22 février, est revenu sur les conséquences d'un règlement qu'il juge contre-productif.
"Le problème c'est qu'on est allé demander à Bruxelles de réguler tout ça et nous sommes l'arroseur arrosé", estime Sébastien Bazin.
Les plateformes de réservation avantagées sur Google
Le point d'achoppement de ce texte européen pour les hôteliers concerne le moteur de recherche Google et l'ordre d'apparition de ses résultats. Pour atténuer la position dominante du moteur de recherche, celui-ci doit minorer la place accordée à son propre service de réservation (Google Hôtels) et favoriser la visibilité de solutions concurrentes. Mais le géant américain a privilégié les comparateurs aux sites des réseaux d'hôtels.
"C'est un réglement qui oblige Google à faire remonter les plateformes de réservations au dessus des hôtels indépendants", résume le dirigeant d'Accor.
"On demande à Google d'atténuer leur position dominante en faisant évoluer d'autres acteurs au sein de leur propre système de distribution", développe-t-il encore. "Le problème c'est qu'ils font évoluer exactement ceux qu'on ne souhaitait pas, c'est-à-dire les OTA (Online Travel Agency, ndlr), c'est-à-dire Booking, Expedia, Trivago, Tripadvisor", détaille Sébastien Bazin.
"C'est débile, ça a été rédigé à l'envers ou l'interprétation a été faite à l'envers", déplore-t-il.
"On est en train de se battre pour remettre les choses à l'endroit", ajoute-t-il. Il n'est pas seul dans son combat puisque cet effet négatif concerne, en plus des hôtels, les réservations de vols et les sites de e-commerce.