Bpifrance va lancer un deuxième "fonds souverain à la française"

Bpifrance veut continuer à investir dans les grandes entreprises françaises. La banque publique va lancer son deuxième "fonds souverain à la française" dans les prochains mois. Son directeur général, Nicolas Dufourcq repart en campagne pour lever des fonds auprès d’investisseur français et étrangers. Il s’est rendu cette semaine en Arabie saoudite pour commencer à préparer le terrain.
Il se déplacera ensuite à Abou Dhabi, en janvier. Le fonds souverain de l’émirat, Mubadala, avait déjà investi un milliard d’euros dans le premier fonds, baptisé "Lac" et lancé en 2019. Bpifrance fera aussi appel aux fonds souverain du Qatar et du Koweït.
Car les investisseurs français ne seront pas suffisants. Même si les assureurs français devraient remettre au pot après avoir déjà investi 1,5 milliard d’euros dans le premier fonds. Les grandes fortunes françaises comme les Dassault, la famille Gervoson -propriétaire d’Andros- et les propriétaires de Bel, seront-elles aussi de nouveau sollicitées. Bpifrance tentera aussi de rallier la très riche famille saoudienne Olayan.
Des cibles dans le secteur agroalimentaire
Ce nouveau fonds pèsera environ 5 milliards d’euros et sera opérationnel à partir de 2026. Bpifrance doit investir l’année prochaine le dernier milliard d’euros du premier fonds qui a déjà placé 4,2 milliards d’euros. Ses premiers investissements remarqués avaient été dans Arkema et surtout Essilorluxottica (1,5%) dont le pouvoir, à l’époque, basculait en Italie. La banque publique siège désormais au conseil d’administration pour "ancrer le groupe en France", explique une source.
Bpifrance a ensuite pris des participations minoritaires de 5% dans Spie, Seb, Elis ou plus récemment Ipsos. Ses investissements dans Alstom et Worldline sont, eux, moins couronnés de succès puisqu’ils ont subi la chute des cours de Bourse.
La banque publique souhaite aussi que ce deuxième fonds entre au capital d’entreprise non cotées. Elle vise notamment les entreprises familiales où les successions sont sensibles. Quelques cas semblent avoir été identifiés dans le secteur de l’agroalimentaire, sensible pour la France.