Bousculé, Lidl France repart à l'offensive en France avec l'argument des prix bas

Lidl repart à l'offensive en France: le discounter d'origine allemande, bousculé par la période de forte inflation, entend "regagner" son "image-prix", avec l'ambition d'atteindre 10% de parts de marché d'ici à 2030, selon son patron.
"On a eu quelques années plus compliquées", avec 400.000 clients perdus entre 2022 et 2025, a reconnu cette semaine le président irlandais de Lidl France, John Paul Scally, auprès de plusieurs médias dont l'AFP.
Mais une nouvelle stratégie a été lancée "depuis la fin de l'année dernière", a-t-il ajouté lors de cette rare prise de parole depuis l'annonce, fin janvier, du départ surprise de Michel Biero, médiatique vice-président du 6e distributeur français.
Pour marquer ce tournant, l'enseigne a dévoilé samedi son nouveau slogan, "Lidl, ça vaut le coup", après dix années à revendiquer "Le vrai prix des bonnes choses".
"Le premier objectif pour moi, c'était de regagner notre image-prix", a souligné le dirigeant, dont l'enseigne, qui s'est distinguée ces dernières années par une volonté de montée en gamme et de bonne entente avec le monde agricole, représentait 7,8% du marché en août.
Après avoir communiqué début 2025 sur sa gamme premiers prix, Lidl mise depuis la rentrée sur une campagne de baisse des tarifs ("les prix sacrés") sur des "produits de première nécessité" comme la baguette, passée de 35 à 29 centimes, une initiative dénoncée notamment par la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française.
Vers les 2.000 magasins en France
Depuis janvier, l'enseigne a investi 150 millions d'euros dans ses baisses d'étiquettes, et vu son nombre de clients progresser de 5%, et ses ventes en volumes de 4%, selon John Paul Scally.
Parallèlement, l'enseigne investit pour agrandir son réseau de magasins.
Après 20 ouvertures nettes en 2025, l'enseigne aux 46.000 salariés comptera 1.627 magasins. Elle s'apprête en outre à reprendre 19 supermarchés du géant Auchan.
A terme, "je peux imaginer aller jusqu'à 2.000 supermarchés", indique John Paul Scally.
Le dirigeant table sur un retour à l'équilibre pour l'exercice qui sera clos en février 2026. D'après le média spécialisé LSA, Lidl France a perdu 72 millions d'euros en 2023-2024 et 9 millions en 2024-2025, pour un chiffre d'affaires de près de 16 milliards d'euros.
Sur le plan social, malgré des grèves en février et mai contre la dégradation des conditions de travail et l'ouverture généralisée le dimanche, John Paul Scally assure que la discussion avec les équipes reste une "priorité" et met en avant la "fidélité" des salariés, dont l'ancienneté moyenne dépasse "six ans".