Baromètre des Grandes Entreprises: 2022 ou la tentation de l'enthousiasme

Secouées par la crise de la Covid 19, la plus violente jamais subie par l’économie française en temps de paix, les grandes entreprises françaises, affichent en ce début d’année plus que de la résilience: de l’optimisme qui frôle l’euphorie.
Tel est l’enseignement majeur de la dix-septième édition du Baromètre des grandes entreprises, une enquête exclusive réalisée chaque début d’année par Eurogroup Consulting, BFM Business et L’Express auprès des 100 principales entreprises françaises (CAC 40, une partie du SBF 120, quelques grandes sociétés familiales et plusieurs ETI emblématiques du paysage économique national).
"Les prévisions des dirigeants des grandes entreprises françaises n’avaient pas atteint ces sommets depuis plus de 10 ans. Il faut souvent remonter à avant 2008 pour retrouver des indicateurs aussi optimistes", se réjouit Gilles Bonnenfant, le président d’Eurogroup Consulting.
"Plus de sept dirigeants sur dix se disent optimistes pour l’année à venir, davantage encore qu’il y a un an! 38% se disent même très optimistes, contre 27% il y a un an", ajoute-t-il.
Les patrons estiment que le pire de la crise sanitaire est passé
Bonne nouvelle: Omicron ne change pas les perspectives des dirigeants des grandes entreprises françaises: "Nous les avons interrogées en décembre, avant que ce nouveau variant ne déferle sur la France, puis nous les avons de nouveau sondé début janvier: ils ne révisent aucunement en baisse la voilure", rassure Gilles Bonnenfant.
59% des entreprises s’attendent à une hausse de leur activité en France, et jusqu’à 71% à l’international. Moins d’une entreprise sur vingt s’attend à un recul de leur chiffre d’affaires

Rebond des embauches, records pour l’investissement
Grâce à une rentabilité financière qui rebondit après trois années de fragilisation, jamais autant d’entreprises n’avaient prévu d’investir et aussi vigoureusement depuis que notre Baromètre des Grandes Entreprises a été créé en 2006. 47% des géants français vont sortir des projets des cartons concernant l’Hexagone cette année, 59% à l’étranger.
Quant aux embauches elles seront au plus haut depuis 2011 tant en France que dans le reste du monde.
Et vu les difficultés à recruter, l’attention est particulièrement portée sur bien-être des salariés en place et leur engagement : Après 2 ans de crise sanitaire, et malgré un doublement du nombre d’arrêts maladie de longue durée entre 2020 et 2021, 70% des dirigeants considèrent leurs équipes encore largement mobilisées.
Avec une note moyenne de 3,9/5, le niveau estimé de mobilisation des équipes reste remarquablement élevé (-0,3 pt seulement par rapport à 2021).

Les craintes des patrons? Les virus, tous les virus…
Pour 2022, le risque sanitaire continue de focaliser l’attention des dirigeants (68,4% en font la première préoccupation), au cas où de nouveaux variants succèderaient à Omicron.
Juste devant les menaces cyber (53,2%), qui deviennent un risque de plus en plus récurrent, et les difficultés d’approvisionnement (49,4%) qui, cette année, devancent largement les risques économiques et financiers. Preuve que pour une fois, ce n’est pas du côté des carnets de commandes que les dirigeants craignent de mauvaises nouvelles.

La priorité? Plus que jamais les hommes!
Pour l’année qui s’ouvre, les dirigeants des grandes entreprises identifient deux défis majeurs à relever: pour presque 30% d’entre-eux, le maintien de la rentabilité s’impose comme une priorité pour être en mesure de continuer à faire face aux aléas. A égalité, ils considèrent que le plus grand défi de l’année 2022 réside dans la gestion des problématiques de ressources humaines.
Parmi ces dernières, l’attractivité et la fidélisation sont une priorité (60%), légèrement devant la capacité à maintenir et développer l’engagement de leurs collaborateurs (55%).
A contrario, et loin derrière le développement de leur business (21,5%) ou le défi de l’innovation (16,5%), seuls 7,5% des répondants considèrent la RSE comme le défi majeur à relever pour leur entreprise…
Sans doute parce que la conversion est déjà enclenchée: près de 70% des grandes entreprises considèrent la protection de l’environnement comme l’enjeu RSE prioritaire pour les années à venir. Ils sont d’ailleurs 40% à insister sur leurs objectifs de neutralité carbone, via notamment des actions sur l’ensemble de leur chaîne de valeur.

La présidentielle 2022: toujours plus de simplification demandée
Interrogés, à l’aube de la campagne électorale, sur leurs attentes concernant la prochaine mandature, 75% des dirigeants d’entreprises ne souhaitent rien plus qu’une simplification et un allègement des contraintes administratives. Un résultat sans appel, exprimé à chaque élection présidentielle, et malheureusement trop rarement entendu au pays des 85 codes et 400.000 normes.

Interrogés, à l’aube de la campagne électorale, sur leurs attentes concernant la prochaine mandature, 75% des dirigeants d’entreprises ne souhaitent rien plus qu’une simplification et un allègement des contraintes administratives. Un résultat sans appel, exprimé à chaque élection présidentielle, et malheureusement trop rarement entendu au pays des 85 codes et 400.000 normes.