Une première vague de licenciements commence chez Credit Suisse

Une première vague de licenciements s'amorce au sein de Credit Suisse après son rachat par UBS, a indiqué jeudi une source proche du dossier sans toutefois préciser l'ampleur des premières coupes. La succursale de Credit Suisse à Houston aux Etats-Unis va par ailleurs être fermée, a également appris une journaliste de l'AFP, corroborant une information publiée mercredi par l'agence Bloomberg. Les premières réductions d'effectifs sont en train de commencer, selon cette source alors que les spéculations sur le nombre de suppressions de postes vont bon train.
Mercredi, le site britannique Financial News a affirmé que 200 banquiers ont été licenciés dans une première vague qui a débuté le 31 juillet. Et deux autres vagues sont encore à venir "en septembre" et "en octobre", selon ce site, qui s'appuie sur des sources proches du dossier sans les nommer. Cette première coupe touche tous les échelons hiérarchiques dans la banque d'affaires, selon ces sources.
Les employés licenciés se verront proposer leur "salaire plein jusqu'en novembre, plus quatre semaines de salaire pour chaque année de service" dans le cadre de leurs indemnités de départ qui incluent aussi "des bonus différés", affirme-t-il. La semaine passée, l'hebdomadaire financier HandelsZeitung avait pour sa part affirmé que des centaines de banquiers de Credit Suisse allaient recevoir une lettre de licenciement d'ici fin juillet.
21% de l'emploi du secteur financier suisse
La question de l'emploi suscite de vives inquiétudes en Suisse compte tenu du poids des deux banques dans l'économie avant même leur fusion. Selon l'office fédéral de la statistique, le secteur financier (hors sociétés d'assurance et caisses de retraite) employait environ 120.000 personnes dans le pays alpin en 2020, les grandes banques représentant à elles seules 21% de l'emploi total dans ce secteur.
Dès l'annonce du rachat de Credit Suisse par UBS, la question de l'emploi a donc suscité de fortes craintes en Suisse, en raison des doublons en particulier dans la banque d'affaires et dans la banque de détail. Pour éviter une faillite de Credit Suisse, UBS a accepté le 19 mars de racheter son ancienne rivale sous la pression des autorités suisses. Son directeur général, Sergio Ermotti, a reconnu à plusieurs reprises que l'emploi allait être le volant "le plus difficile" de ce rapprochement.
Les investisseurs attendent de pied ferme les résultats trimestriels d'UBS pour en savoir plus sur ses projets. La banque devait initialement publier ses résultats en juillet mais les a repoussés au 31 août en raison de la complexité de la fusion. Beaucoup de cadres de Credit Suisse ont déjà pris les devants, sans attendre d'être licenciés pour passer chez d'autres concurrents.