Journée de grève pour les salaires à la Société générale

L'ensemble des syndicats de la Société Générale appellent à une journée de grève mardi, pour la première fois depuis l'arrivée du directeur général Slawomir Krupa, après l'échec en fin d'année dernière des négociations annuelles obligatoires (NAO). L'intersyndicale "est mobilisée depuis trois mois pour faire entendre la voix des salariés" mais, la direction étant "restée sourde à nos demandes", elle nous "contraint au rapport de force", avaient indiqué dans un communiqué commun les syndicats CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC le 6 mars.
La direction de la Société Générale indique pour sa part être "attaché(e) au dialogue avec ses partenaires sociaux dans le cadre des échanges réguliers prévus durant l'année". Les représentants du personnel avaient refusé de participer à la dernière réunion dédiée aux négociations annuelles obligatoires avec la direction fin 2024, refusant de signer l'accord, une première depuis 2020.
"La direction générale doit considérer ses salariés en France et respecter le dialogue social. Nous attendons autant d'ambitions pour le capital humain que pour la rentabilité économique de l'entreprise", soulignent les syndicats dans leur appel.
Les syndicats dénoncent notamment la politique de rémunération, estimant qu'il n'y a "aucune rétribution à hauteur des efforts engagés", ainsi que les "freins à la mobilité" et les "conditions de travail toujours détériorées" au fil des "plans de restructuration successifs".
La direction attribue une enveloppe à hauteur de 3% de la masse salariale
Sans attendre d'accord dans les NAO, la direction de la banque "compte attribuer en 2025 une enveloppe représentant environ 3% de la masse salariale (...) au travers de différentes mesures collectives et individuelles. Ces mesures sont supérieures au niveau de l'inflation prévu", indique-t-elle.
"Près de 353 millions d'euros seraient redistribués aux salariés dans le cadre de l'actionnariat salarié et de la rémunération financière (soit l'équivalent de 14% de la masse salariale fixe 2024)", ajoute la direction.
Depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, le directeur général Slawomir Krupa mène plusieurs chantiers de transformation, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts à tous les étages, dont l'impact est particulièrement fort sur l'emploi. La fusion des deux réseaux historiques, Société Générale et Crédit du Nord, s'accompagne de 3.700 suppressions de postes, toujours en cours, auxquelles s'ajoutent environ 950 suppressions annoncées en début d'année dernière dans les fonctions centrales. Slawomir Krupa a indiqué le 10 mars au Financial Times que "rien n'était sacré" dans son travail pour réduire les coûts dans le groupe.