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Comment les néobanques transforment les comptes courants en investissements rentables

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Les néobanques, comme N26, Revolut ou Trade Republic, ont trouvé une solution pour faire travailler l’argent qui dort sur les comptes courants, avec des taux allant de 2% à 4%. Mais ces rendements, bien qu’alléchants, cachent quelques subtilités à connaître avant de franchir le pas.

Saviez-vous que 500 milliards d’euros dorment sur les comptes courants des Français? C’est beaucoup mais c’est surtout de l’argent qui ne rapporte rien. Certains nouveaux entrants sur le marché ont donc eu l’idée de faire travailler cet argent à hauteur de 2%, 3% voire 4%, avec un compte courant rémunéré.

Le compte courant rémunéré est un compte bancaire classique. Mais la différence est que chaque jour le solde positif génère des intérêts.

Comment fonctionne ce système?

Cela a été rendu possibles en 2004, avec un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne. Certaines banques traditionnelles ont cherché à proposer ce système, mais cela n’a pas rencontré le succès escompté, pour plusieurs raisons. Déjà car la rémunération était trop faible, ne dépassant généralement pas les 1% de taux d’intérêt brut. Ensuite parce que ces revenus sont soumis à la flat tax de 30%. Enfin parce que les banques qui l’ont commercialisé facturaient des frais de gestion.

Aujourd’hui, les banques qui proposent ce système ne sont pas des banques traditionnelles. Ce sont des néobanques, qui proposent une offre bancaire entièrement dématérialisée et sans frais avec un accès 100% mobile, comme N26, Revolut, ou Trade Republic. En revanche, elles sont entièrement en ligne.

Quelles différences avec un livret A ?

Le fonctionnement du compte courant rémunéré se rapproche du principe du livret A, avec quelques différences.

Avec les comptes courants rémunérés, l'argent travaille dès le premier jour après avoir été déposé, contrairement au livret A où le calcul des intérêts se fait dans la quinzaine, comme l'explique Maxime Chipoy sur BFM Business.

Une autre différence est qu'avec le compte courant rémunéré, il est possible de toucher les intérêts chaque mois, alors qu'avec le livret A les intérêts sont versés annuellement.

"Dans certains établissements, vous pouvez toucher les intérêts toutes les semaines voire tous les jours. C'est donc beaucoup plus dynamique" explique Maxime Chipoy, dirigeant de MoneyVox

Autre avantage, et pas des moindres: il n’y a pas de limite dans le nombre de comptes bancaires que l’on détient. Contrairement au livret A, qui est limité à un par personne.

Enfin, le plafond. Il est fixé à 100.000 euros dans la plupart de ces néobanques, alors qu'il se limite à 22.950 euros avec le livret A. Trop beau pour être vrai?

Les limites du compte courant rémunéré

Le système connaît quelques subtilités. D’abord, le taux de rendement: s’il est brut avec les néobanques, il est net avec le livret A. Ainsi, Quand Trade Republic parle de 3%, il faut retirer la "flat tax" de 30%.

La flat tax, ou prélèvement forfaitaire unique (PFU), s’applique aux personnes qui perçoivent des revenus du capital. Certains produits d’épargne, dont le livret A, ne sont pas soumis au PFU. Avec ce prélèvement, en net le taux de rendement est de 2,1% sur ces nouveaux comptes courants rémunérés. C’est moins que le livret A qui va passer à 2,4% samedi.

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Afin de permettre de meilleurs taux, certaines néobanques comme Revolut et N26 proposent un abonnement de 10 à 45 euros par mois. Un calcul est alors nécessaire, car si la somme mise sur le compte est trop petite, cela ne vaut pas le coup.

Enfin, des néobanques imposent un minimum de paiement par mois à réaliser avec la carte. Leur but est de faire de ce compte courant le compte principal du client, et donc de fidéliser le client. Conséquence: la banque touchera une commission à chaque transaction bancaire.

Car c’est bien leur modèle et c’est grâce à ce système que les néobanques peuvent proposer ces comptes rémunérés.

Sofiane Aklouf et Louise de Maisonneuve