Après les brasseurs, les entreprises des vins et spiritueux refusent de baisser leurs prix

Les producteurs de vins et spiritueux appellent la grande distribution "à la raison". Dans un communiqué publié mercredi, la Fédération française des vins d’apéritif, la Fédération française des spiritueux et l’Union des maisons et marques de vin affirment que le secteur n’est pas en mesure de baisser ses prix alors que le gouvernement réclame la réouverture des négociations commerciales entre industriels et distributeurs.
"Une déflation généralisée sur les prix n’est pas envisageable, alors que les négociations de 2022 et de 2023 n’ont pas permis de répercuter les hausses de coûts de production subies par le secteur", expliquent les trois fédérations. Elles s’associent ainsi au syndicat Brasseurs de France qui avait alerté sur l’impact néfaste des baisses de prix sur une filière fragilisée.
Les producteurs de vins et spiritueux rappellent qu’en 2022, "de nombreuses entreprises du secteur ont fait le choix de ne pas répercuter les hausses de leurs coûts de production, ce qui a expliqué la moindre hausse des prix des vins et des spiritueux dans les rayons des supermarchés (…)". Et les dernières négociations commerciales qui ont pris fin le 1er mars 2023 "n’ont pas permis de compenser les hausses des prix de revient", conduisant à une diminution des marges.
"Détérioration inédite" des résultats
Parmi les hausses de coûts subies, les trois fédérations mentionnent celles liées "à l’inflation des salaires, de l’énergie, des matières sèches (bouteilles, carton, papier…) et de certaines matières agricoles (éthanol, sucre), dont les prix demeurent à leur plus haut niveau historique, avec dans certains cas, de nouvelles hausses intervenues en 2023". C’est notamment le cas du verre qui a prix entre 20 et 40% de hausse cette année, après entre +40 et +60% l’an passé, "dans un contexte de pénurie de bouteilles qui prive les entreprises de toute capacité de négociation commerciale".
Cette flambée des coûts s’est traduite par "une détérioration inédite" des résultats et de la trésorerie des entreprises des vins et spiritueux, certaines ayant été contraintes d’"emprunter à court terme pour assurer la production", indique les organisations qui représentent la majorité des entreprises du secteur.
Ces entreprises "sont donc très loin de se trouver dans une situation leur permettant de rouvrir des négociations tarifaires à la baisse. Elles appellent en conséquence leurs clients à prendre en considération la situation dégradée de leur activité", ajoute le communiqué. Dans le cas contraire, "une nouvelle détérioration des marges de nos entreprises constituerait une menace pour leur pérennité et pour les investissements et les emplois qu’elles génèrent".