Alors que sa dette repart à la hausse, Casino pourrait la restructurer pour la deuxième fois en moins de trois ans

Les créanciers du groupe Casino se préparent à voir l'entreprise restructurer sa dette pour la deuxième fois en moins de trois ans, indique le Financial Times mardi, en précisant toutefois que les négociations officielles n'ont "pas encore commencé". Le distributeur (Monoprix, Franprix, CDiscount), passé sous le contrôle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky en 2024 après des années de pertes et de surendettement, doit rembourser 1,4 milliard d'euros en mars 2027. Il s'agit d'une échéance relativement rapprochée qui a conduit ses créanciers à entamer des discussions, explique le quotidien financier britannique, selon qui Daniel Kretinsky pourrait être contraint d'injecter à nouveau des fonds.
La dette de Casino a déjà été allégée de près de 5 milliards d'euros au moment de la restructuration du groupe. Mais elle a de nouveau augmenté, grimpant à 1,4 milliard d'euros, au premier semestre 2025, contre 1,2 milliard d'euros six mois plus tôt.
"Au regard de ces éléments, le groupe portera dans les prochains mois une attention renforcée à l'évolution de sa structure financière", affirmait déjà Casino lors de la publication de ses résultats semestriels fin juillet.
Un test de solvabilité passé le 30 septembre
Pour refinancer sa dette, Casino devra cependant convaincre des investisseurs. Au premier semestre de cette année, le groupe a essuyé une perte nette de 210 millions d'euros, mais a amélioré sa rentabilité, un indicateur auquel d'éventuels créanciers seraient très attentifs. A défaut de convaincre ses créanciers, le groupe pourrait alors engager un bras de fer pour renégocier sa dette. Selon Le Figaro, banquiers et avocats ont commencé à travailler sur ce scénario au cours de l'été.
Le groupe a passé un nouveau test de solvabilité le 30 septembre, sur lequel il communiquera lors de la publication de ses prochains résultats trimestriels. Jusqu'ici, Casino a passé ce genre de test sans encombre. Fin juillet, son directeur général Philippe Palazzi se montrait confiant, convaincu que les "prévisions" pour le troisième trimestre permettraient de passer ce test "positivement".
"Donc la trajectoire est respectée, même si le levier d'endettement reste assez élevé", ajoutait le même dirigeant en juillet.
Contacté, le groupe Casino n'a pas souhaité faire de commentaire, tout comme Daniel Kretinsky.