BFM Business
Agriculture

Arnaud Rousseau prévient que "la colère agricole n'est pas partie"

placeholder video
Le président de la FNSEA a salué ce mercredi des avancées dans le projet de loi de finances, mais il demande des "mesures concrètes" et pas uniquement des "déclarations" de la part du gouvernement.

Alors que les agriculteurs de la Haute-Garonne annoncent de nouvelles actions ce mercredi 16 octobre, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, s’est exprimé sur la matinale de TF1 ce matin. Selon lui: "La colère agricole n’est pas partie, une partie des engagements n’est pas tenue, même si dans le futur projet de loi de finances, on voit des avancées."

Ce sont surtout des "mesures concrètes" qui sont attendues par le président du principal syndicat agricole.

Selon la FNSEA, un "écart entre ce qu’on nous dit et ce qu’il se passe sur le terrain"

L’application du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) présenté le 10 octobre est particulièrement visé. Contactée, la FNSEA explique que la colère agricole concerne "le décalage entre les effets d’annonce et le bout de la chaîne où il ne se passe pas grand-chose". Le syndicat dénonce un "écart entre ce qu’on nous dit et ce qu’il se passe sur le terrain". Il demande "des lois, des décrets, des circulaires" afin d’avoir une mise en application concrète des annonces faites.

A titre d’exemple, continue la FNSEA, quand le projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole a été suspendu à la suite de la dissolution, "le gouvernement Barnier a parlé d’une reprise des travaux immédiats". Mais, "par immédiat, nous entendons dans les prochains jours et pas en janvier 2025!" s’insurge la FNSEA.

L'invité de Charles Matin : Agriculteurs, éleveurs, céréaliers, l'agriculture gronde - 04/10
L'invité de Charles Matin : Agriculteurs, éleveurs, céréaliers, l'agriculture gronde - 04/10
6:09

Nouveau mode de calcul des pensions agricoles: un calendrier qui met en colère la FNSEA

Autre exemple, l’application du nouveau mode de calcul des pensions agricoles, qui ne sera effectif qu’en 2028. Le PLFSS prévoit de déterminer la retraite de base des non salariés agricoles "en fonction des 25 années d’assurance les plus avantageuses". Mais le calendrier met en colère la FNSEA, comme l’a exprimé son vice-président Luc Smessart au Monde : "On nous avait dit, fin avril, que la mesure s’appliquerait le 1er janvier 2026. On constate aujourd’hui qu’il y aura deux ans de retard. C’est de la provocation, une étincelle dans un contexte explosif."

Sur le fond pourtant, le PLFSS a été salué par les syndicats FNSEA et JA. Ceux-ci sont "satisfaits de voir leurs propositions sur la compétitivité reprises dans le PLF". Cependant, ils "déplorent que les engaments pris pour assurer le renouvellement des générations, indispensables pourtant face au défi démographique, soient laissés en suspens".

"Je dois être la ministre de ceux qui leur apportent des solutions", a déclaré de son côté la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, ce mercredi sur Europe 1.

Interrogée les mesures concrètes mises en œuvre au profit des agriculteurs, cette dernière a mentionné le paiement des aides de la PAC ce jour pour 93% des agriculteurs. Par ailleurs, elle a rappelé les aides d'urgence annoncées pour la filière animale (75 millions d'euros) et la viticulture (120 millions d'euros), après un été très difficile (moins 25% de production en céréale à cause des pluies, fièvre catarrhale ovine, retour de la grippe aviaire). Faisant écho au PLFSS, elle explique que "tous les engagements pris avec les agriculteurs il y a quelques mois pendant les manifestations sont tenus dans le budget".

Reste à savoir quelles seront les mesures prises dans les prochaines semaines. Comme l'a exprimé Arnaud Rousseau sur TF1 ce matin: il prendra des décisions au mois de novembre "en fonction de ce qui sera décidé" par le gouvernement.

Louise de Maisonneuve