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Satellites: Kinéis va déployer la première constellation européenne pour l'internet des objets

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Grâce à ces nouveaux satellites, la société pourra collecter des données à partir de n'importe quel objet, n'importe où sur Terre, en dix à quinze minutes maximum et permettra notamment de détecter des feux de forêts avec précision.

"La concrétisation d'une levée de fonds réalisée il y a quatre ans." Grâce aux 100.000 euros collectés début 2020, Kinéis s'apprête à lancer 25 nanosatellites dans l'espace, la première constellation européenne dédiée à l'internet des objets. Le but: améliorer les performances de géolocalisation et diviser le prix du service.

Aujourd'hui, le fournisseur de connectivité pour l'internet des objets compte neuf satellites en orbite. "Ils permettent de connecter une vingtaine de milliers d'objets qui suivent des animaux, des bateaux de pêches et encore d'autres applications", indique Alexandre Tisserant, président de Kinéis, invité de Good Morning Business mardi.

Améliorer les performances de latence et baisser le prix

Kinéis s'appuie sur l'héritage de la technologie Argos, mise en place depuis 40 ans par Collecte Localisation Satellites et sa maison-mère le Cnes, et dont Kinéis a repris l'exploitation des neuf satellites en 2019.

"On va lancer, à partir du mois de juin, 25 nanosatellites pour réaliser cette première constellation dédiée à l'internet des objets qui va considérablement améliorer les performances par rapport à ce qu'on a aujourd'hui et diviser le prix de manière de très forte", se réjouit-il.

"En moins de 10-15 min, vous aurez sur 100% de la surface du globe des données grâce à un tracker de la taille d'une boîte d'allumettes, composé d'un petit module de 20 cm par 3, d'une batterie, d'une antenne et d'un boîtier", explique le dirigeant.

Alexandre Tisserant, président de Kinéis - 16/01
Alexandre Tisserant, président de Kinéis - 16/01
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La détection de feux de forêt

Après le suivi d'animaux sauvages et la navigation de bateaux de pêche, Kinéis visera de nouveaux marchés avec ces nouvelles infrastructures. "Grace à la division de prix, on augmente la capacité, et on pourra permettre la détection précoce de feux de forêts, une activité pour laquelle il faut beaucoup de capteurs", précise le président de la société.

"Un petit capteur de CO2 s'active dès que cela dépasse un certain seuil et envoie une alerte aux satellites et aux autorités", ajoute-t-il.

Ces satellites seront propulsés depuis la Nouvelle-Zélande à bord d'un lanceur de Rocket Lab. Pour l'instant, Kinéis table sur un premier lancement entre le 5 juin et le 9 juillet. Quatre autres lancements seront ensuite réalisés dans les six à huit mois suivants.

La start-up, qui a levé 100 millions d'euros en 2020 pour développer, construire et lancer sa constellation, compte dépasser 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2026 et "une centaine de millions d'euros à horizon huit ans, qui est la durée de vie de cette constellation", selon Alexandre Tisserand.

Nina Le Clerre avec AFP