Nouvel Air Force One: Trump tance Boeing pour ses retards

Pas vraiment une visite de courtoisie. La semaine dernière, Donald Trump s'est invité dans une usine Boeing afin de tancer le constructeur… pour un problème très personnel. Le président américain n'a pas critiqué les actuels problèmes de production de l'avionneur mais le retard dans la fabrication du nouvel Air Force One.
Trump avait passé commande d'un nouvel appareil lors de son premier mandat. Mais depuis, Boeing a traversé une crise sans précédent qui a fortement réduit ses capacités de production.
Le président avait négocié pour deux exemplaires d'un 747-8 entre 2017 et 2021. Les deux avions devaient être livrés en décembre 2024, mais Boeing a repoussé l'arrivée au moins jusqu'en 2027 ou 2028, vers la fin du deuxième mandat de Trump.
"Le président Trump visite un nouvel avion de Boeing pour vérifier le nouveau matériel,la nouvelle technologie", a déclaré le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung.
"Cela met en évidence l'échec du projet à livrer un nouvel Air Force One à temps comme promis", a-t-il ajouté.
Ce qui n'est pas tout à fait exact. Donald Trump n'a pas visité le futur Air Force One mais un appareil de 12 ans d'âge qui appartenait autrefois à la famille royale du Qatar et qui est désormais exploité par une société de l'île de Man, selon deux sites spécialisés cités par Reuters.
4 milliards de dollars, une somme insuffisante pour Boeing
Boeing n'a pas fait de commentaire immédiat sur la visite de Trump et a renvoyé les questions sur les retards du programme Air Force One à l'Air Force, l'armée de l'air américaine. Le mois dernier, Kelly Ortberg, le PDG de Boeing avait abordé le sujet lors d'une rencontre avec Elon Musk.
"Le président veut ces avions plus tôt, nous travaillons donc avec Elon pour voir ce que nous pouvons faire pour accélérer le calendrier de ces programmes", avait-il indiqué à CNBC.
Pour se justifier, les dirigeants de Boeing avaient déclaré que la production avait été ralentie par des problèmes de chaîne d'approvisionnement, des coûts élevés et la complexité de ces avions présidentiels, censés être une Maison Blanche aérienne.
Boeing estime par ailleurs que le prix payé par la Maison Blanche est trop bas compte tenu des spécificités techniques et militaires. En 2016, Trump avait dénoncé le prix élevé du nouvel avion Air Force One et avait exigé que l'avionneur accepte un contrat ne dépassant pas 4 milliards de dollars pour les deux exemplaires.
Outre le calendrier et le prix, le nouvel Air Force One est également au centre d'une polémique esthétique.
Donald Trump a exigé une nouvelle livrée avec du rouge foncé, mais l'ancien président Joe Biden a modifié ces plans pour revenir au modèle bleu clair actuel. Le président américain tient à ces nouvelles couleurs. D'ailleurs, Reuters rappelle que le modèle miniature d'Air Force One au sommet de son gâteau d'investiture le 20 janvier présentait le design voulu par le nouveau président.