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Aéronautique

Le secteur aérien veut s'organiser pour mieux protéger les vols des turbulences

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Les inquiétudes se sont intensifiées depuis qu'un vol de Singapore Airlines a connu un incident grave entraînant un décès et des dizaines de blessés.

C'est la nouvelle grande inquiétude des pilotes de ligne mais aussi des passagers: être confronté à de fortes turbulences pendant un vol. Il faut dire que ces phénomènes météorologiques ont tendance à se multiplier et surtout à être plus violents.

En mai dernier, une personne est morte et une trentaine ont été blessées à bord d'un avion de Singapore Airlines qui a subi de "fortes turbulences" pendant son vol depuis Londres vers Singapour. En juillet, un avion de la compagnie Air Europa a atterri en urgence au Brésil après des turbulences ayant occasionné des blessés.

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On n'arrête pas le progrès : Un avion anti-turbulences - 16/07
4:29

Les responsables de l'aviation d'Asie plaident aujourd'hui en faveur d'une action mondiale pour mieux s'en protéger. L'idée: améliorer les prévisions au-delà des frontières, un objectif présenté lors d'une réunion de régulateurs (Organisation de l'aviation civile internationale) qui débute lundi à Montréal.

À l'origine de 40% des accidents des avions de ligne en 2023

Bien que les turbulences ne causent pas fréquemment de décès, elles sont la principale cause d'accidents, selon les données de l'agence de l'aviation de l'ONU, et les conditions météorologiques extrêmes provoquées par le changement climatique pourraient entraîner davantage d'incidents, selon les experts.

Elles ont représenté l'année dernière environ 40% de tous les accidents impliquant des gros avions en opérations commerciales régulières, selon le rapport annuel de sécurité 2024 de l'OACI.

Des pays comme le Japon, la Corée et Singapour souhaitent que les turbulences soient ajoutées comme catégorie dans le Plan mondial de sécurité aérienne 2026 de l'OACI, qui définit les priorités de l'industrie, selon les documents de travail de l'événement. L'orgaisation a déclaré qu'une décision serait prise par ses 193 États membres lors de son assemblée triennale l'année prochaine.

Le Japon et d'autres pays souhaiteraient que l'OACI améliore la coordination en temps réel du partage des données météorologiques et de turbulences au-delà des frontières, a déclaré un responsable du bureau de l'aviation civile du pays. Certains pays d'Asie prennent déjà des mesures pour rendre ces informations, désormais généralement envoyées au format texte, plus accessibles visuellement.

Les compagnies s'adaptent

Côté passagers, la compagnie aérienne japonaise All Nippon Airways diffuse désormais une vidéo de sécurité au début et pendant les vols pour prévenir les accidents liés aux turbulences. De son côté, Korean Air cesse depuis août de servir des nouilles instantanées (qui nécessitent de l'eau bouillante), sur ses vols longs-courriers, dans le cadre des changements apportés en réponse à l'augmentation des incidents de turbulence.

Les turbulences sont causées par différentes situations météorologiques comme les formations nuageuses (les nuages à développement vertical), les orages et les courants d'air dans les chaînes de montagnes ou les courants-jets. Elles sont plus fréquentes la journée. La nuit ou tôt le matin, elles sont rares car les courants d'air sont plus doux. Elles ont tendance à se produire à basse altitude mais pas seulement. 

Les avions sont fabriqués pour résister aux turbulences les plus agressives tandis que les pilotes bénéficient de formations dédiées qui leur permettent d'anticiper les gros dangers ou de s'adapter en changeant d'altitude ou en réduisant la vitesse de l'appareil.

Dans le même temps, les capteurs, le radar météo et des prévisions météo plus fines permettent de renforcer cette anticipation même si le risque zéro n'existe pas. De nouvelles technologies permettent d'aller plus loin. Boeing teste ainsi un laser placé à l'avant de l'avion qui peut détecter les particules qui produisent des turbulences à une distance de 17 kilomètres.

Reste que la solution la plus efficace en cas de fortes turbulences pour ne pas se retrouver projeter au plafond quand on est passager est de simplement rester bien attaché à son siège pendant tout le vol.

Olivier Chicheportiche avec Reuters